Courrier Cadres

MÉTIER

Le digital ne cesse de faire naître de nouveaux métiers. Parmi eux on retrouve celui de chief listening officer. C’est celui qui entend et voit ce qui se dit sur l’entreprise à travers le Web. Il doit être capable d’analyser ces données et de conseiller l

- Innocentia AGBE

Chief listening officer Les yeux et les oreilles de l’entreprise sur Internet

Le bad buzz, la hantise de toute entreprise qui soigne son image. Les nouvelles voyageant à la vitesse de la lumière, grâce notamment aux gazouillem­ents de Twitter ou au news feed de Facebook. Ainsi même lorsqu’elles ne sont pas en temps de crise, les organisati­ons aiment garder une oreille attentive sur ce qui se dit sur elles ou encore sur la réception des contenus qu’elles partagent sur le Web. C’est là qu’intervienn­ent les métiers du contenu digital (voir encadré pour en savoir plus). Et parmi ces derniers, on retrouve le chief listening officer.

POUR PERSONNE EXPÉRIMENT­ÉE

“Il contrôle ce qui est dit sur l’entreprise. Il doit donc aussi

l’en informer. C’est l’oreille et les yeux de la direction marketing. Il peut alerter la communicat­ion s’il y a une crise. Il s’assure également que les messages ont été communiqué­s. Et il mesure les réactions, qu’elles soient neutres

ou négatives”, résume Emmanuel Stanislas, dirigeant-fondateur du cabinet Clémentine, spécialisé en recrutemen­t dans le numérique. Il s’occupe également d’identifier les influenceu­rs, ceux qui comptent sur la Toile, par exemple les blogueurs, afin que l’entreprise ait des actions plus ciblées envers ces derniers. Cette profession requiert donc plusieurs qualités. “C’est un métier très ‘search’. Il faut savoir manier les outils de recherche Web. Il y a également un travail d’analyse, de struc- turation, de valorisati­on des sources par rapport aux autres. C’est donc en partie un travail solitaire. Et puis, il y a l’analyse. Le chief listening officer doit aller plus loin que ces tâches là”, développe Emmanuel Stanislas. En effet, comme l’explique le dirigeant-fondateur de Clémentine, ce profession­nel doit également “savoir distribuer ces informatio­ns en interne.” Par exemple, à la direction technique s’il repère des critiques sur un produit, au marketing quand cela concerne l’offre, à la communicat­ion s’il s’agit “d’un enjeu plus momentané où il faut rapidement agir.” Cela demande donc de bien comprendre le fonctionne­ment de l’entreprise. On attend aussi de lui des préconisat­ions sur les contenus, les formats, les cibles.

C’est donc un métier pour une personne expériment­ée.

DEVENIR CHIEF CONTENT OFFICER

A priori ce métier a de l’avenir, pas seulement parce qu’il touche au numérique mais surtout parce qu’il accompagne une modificati­on profonde liée au nouveau mode de communicat­ion privilégié par les entreprise­s. “La bascule se fait autour du ‘content’, c’est-à-dire de la stratégie qui consiste à ne plus faire de la publicité mais à créer du contenu”, explique Emmanuel Stanislas. Par exemple, une entreprise dans les cosmétique­s qui a aussi un blog où elle prodigue des conseils beauté sur comment prendre soin de sa peau, etc. En mettant ainsi en avant ses produits. Du marketing plus discret en somme. En revanche, les outils d’écoute de réputation circulent déjà depuis un moment. Et le chief listening officer doit évidemment savoir comment s’en servir. En fonction de la taille de l’entreprise, ce métier peut exister à part entière ou être intégré à un autre poste lié au content marketing. En ce qui concerne les possibilit­és d’évolution, le chief listening officer, comme l’explique Emmanuel Stanislas, peut donner plus de dimension à son poste en s’intéressan­t de façon plus large aux stratégies de production de contenu et à leur diffusion, et ainsi prendre le poste de chief content officer.

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