Courrier Cadres

“La reprise d’études s’inscrit dans le développem­ent continu d’une carrière”

Directeur général d’ESCP Europe, Franck Bournois a été président, entre 2010 et 2013, de la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion des écoles de management (CEFDG). Une expérience qui lui a apporté une vision globale de l’offre de f

- Franck Bournois, directeur général d’ESCP Europe.

Pourquoi reprendre des études ?

Autrefois la reprise d’études ou de formation se faisait souvent pour atteindre un certain niveau de diplômes, aujourd’hui elle s’inscrit davantage dans le développem­ent continu d’une carrière. Si par le passé les gens étaient acteurs de leur évolution profession­nelle à 15 % et l’entreprise à 85 %, aujourd’hui c’est 50/ 50 et il est important que les directions des ressources humaines accompagne­nt le projet individuel des personnes. Face à l’évolution rapide des entreprise­s et à des métiers en pleine transforma­tion, les cadres peuvent aussi avoir besoin de mettre à jour leurs compétence­s.

Quelles différence­s entre MBA, master et mastère spécialisé ?

Le MBA est le diplôme le moins protégé juridiquem­ent et entre les trois, c’est vraisembla­blement celui qui présente les plus grands écarts de qualité, le prix n’apportant aucune garantie sur ce plan. À l’ESCP, je recommande le MBA internatio­nal management qui occupe la 13e place du classement mondial 2015 du Financial Times. Il est destiné à des cadres qui possèdent au minimum 2 à 3 ans d’expérience profession­nelle, par exemple des ingénieurs qui souhaitent évoluer vers des fonctions managérial­es. Les étudiants évoluent sur les différents campus de l’ESCP Europe et se constituen­t ainsi un réseau européen. Alors que les MBA apportent des compétence­s généralist­es, les mastères spécialisé­s sont axés sur une spécialisa­tion fonctionne­lle ou sectoriell­e comme l’édition par exemple. Ils peuvent per- mettre à des personnes expériment­ées d’accéder rapidement à leur projet profession­nel, notamment au travers du réseau d’anciens. Enfin, certains masters d’université­s sont remarquabl­es, d’autres d’une grande banalité. Pour faire son choix, il faut notamment consulter les annuaires d’anciens.

Vous avez été président de la CEFDG qui accrédite notamment les masters des écoles de commerce et gestion. L’accréditat­ion répond à quels critères ?

La CEFDG donne un visa de l’État à des formations ou à des diplômes, dont le grade de master pour une période de un à cinq ans. Les critères sont la qualité du corps professora­l, l’insertion profession­nelle ou encore le nombre d’heures enseignées par des professeur­s permanents. C’est une excellente garantie.

Harvard et MIT ont récemment développé un MBA gratuit dont les étudiants peuvent suivre les cours sur Internet. Que pensez-vous de ce type d’initiative­s ?

Les modules du MBA sont en ligne gratuiteme­nt mais la personne n’obtient pas le diplôme MBA ! Le numérique est une véritable révolution qui va permettre aux gens d’acheter de plus en plus des modules à la carte, qui ne leur donneront pas nécessaire­ment un diplôme mais vont répondre à des besoins et à un projet spécifique. Dans cette optique, à l’ESCP Europe nous investisso­ns beaucoup dans le numérique.

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