Marielle Pruvost
“JE FAIS PARTIE DES CHANCEUX PARCE QUE J’AI CHOISI DE DÉSOBÉIR UN PEU”
Médaillée d’or au Championnat de France en 2015, plusieurs fois titrée en tournois internationaux en judo, à 29 ans, Marielle Pruvost est une athlète accomplie. Et une tête bien faite. Elle détient un diplôme d’ingénieur de Polytech Paris-UPMC et fait partie du programme Athlètes de haut niveau de la RATP, qui permet aux sportifs de pouvoir continuer à s’entraîner tout en ayant une activité professionnelle. Et on est loin d’un emploi fictif. Responsable travaux, l’athlète a de réelles responsabilités et un statut cadre. Elle a notamment participé au projet de réaménagement de la station de Châtelet-Les Halles à Paris .“Souvent, le profil type dans les sports populaires est de faire un brevet d’ État ou d’ arrêter ses études. Mais je viens d’ une famille d’ ingénieur et j’ avais aussi envie de poursuivre ma scolarité ”, explique-t-elle. Au sein de Polytech, elle a bénéficié d’un aménagement et pouvait s’entraîner deux fois par jour .“Il fallait juste que je passe les examens au même titre que les autres .” Une exception selon la sportive .“C’ est une des seules écoles d’ ingénieur à le permettre .” Mais ce double parcours professionnel et sportif ne s’est pas fait sans heurts .“Au cours d’ une année, je me suis fait virer de l’Insep [Institut national du sport, de l’ expertise et de laper for man ce,Ndlr] parceque je n’ étais parfois pas là à l’ heure. J’ ai été réintégrée l’ année d’ après car j’ avais de bons résultats sportifs. Il y a encore du chemin à faire …” Elle peut maintenant entrevoir l’ avenir avec optimisme .“Je fais partie des chanceux parceque j’ ai choisi de désobéir un peu. Il faudrait prévoir une vraie insertion des athlètes, nous avons des qualités. Par exemple, au judo nous apprenons tous les jours à tomber et à nous relever, à ne pas faire la même erreur deux fois .” Elle souhaite participer aux prochains championnat s de France et d’Europe puis arrêter la compétition.