Au vert : l’impression se recycle
Fin 2018, Epson lancera sur le marché une machine super-puissante capable d’offrir une seconde vie au papier. Engagé dans une politique de soutien à l’environnement, le fabricant parie en attendant sur les imprimantes jet d’encre pour réduire ses émission
Beaucoup prédisaient un XXIe siècle tout numérique. Et pourtant, en 2017, les imprimantes sont toujours présentes dans nos bureaux et des tonnes de papiers s’accumulent. Avec 70 à 85 kg consommés par an et par salarié, selon l’Ademe, c’est toujours le premier consommable utilisé par les entreprises et surtout la principale source de déchets. Qui n’a jamais imprimé une feuille pour l’oublier dans le bac, ou la mettre à la poubelle en l’ayant à peine consultée ? Pour en finir avec ce gâchis, des initiatives émergent. L’entreprise Reduse, par exemple, développe une technologie qui permet d’effacer l’encre au laser pour réutiliser le papier. Le fabriquant japonais Epson, quant à lui, a inventé PaperLab capable d’offrir une seconde vie aux vieux papiers. Plus besoin de les envoyer dans une usine de recyclage. Avec cette machine, commercialisée en France dès fin 2018, toute l’opération se déroule en interne, avec à la clé des bénéfices sur le budget et la confidentialité des données. Il suffit de placer les papiers dans le bac de l’imprimante qui va le transformer en quelques minutes en fibres qui serviront ensuite à fabriquer de nouvelles feuilles blanches. L’utilisateur pourra en prime choisir l’épaisseur et le format. “L’impression est un mal nécessaire. Nous souhaitons pousser les entreprises à adopter des modes de consommation plus vertueux. De leur conception au recyclage, nos produits sont étudiés pour répondre sur tout leur cycle de vie à des critères plus écologiques”, souligne Thierry Bagnaschino, directeur marketing d’Epson.
CERCLE VERTUEUX
Dans le cadre de sa politique de soutien à l’environnement, le constructeur s’est engagé en 2006 à réduire ses émissions de CO2 de 90 % d’ici à 2050. Pour limiter son impact sur l’environnement, Epson mise, à travers sa gamme WorkForce Pro, sur les technologies à jet d’encre. “Les imprimantes à jet d’encre font appel à moins de composants et donc de matières premières. Les réservoirs d’encre sont les seuls consommables à remplacer, contrairement aux modèles laser qui utilisent des fours, des tambours et des courroies de transfert”, explique Thierry Bagnaschino. Une fois vide, ces cartouches sont tout autant recyclables que les toners lasers usagers, qui eux émettent dans l’air des substances volatiles nocives pour la santé. Xerox, l’un des concurrents de la marque, s’est aussi engagé à réduire la consommation d’énergie et d’encre. Le secteur, souvent pointé du doigt également en matière d’obsolescence programmée, serait-il en train d’amorcer sa mue ?