Courrier Cadres

LA NOUVELLE FISCALITÉ SUR VOS PLACEMENTS

La flat tax se révèle être un prélèvemen­t plus avantageux que l’imposition des gains financiers au barème progressif de l’impôt, tout du moins pour les contribuab­les les plus imposés.

- Par Pélagie Terly.

Àpartir du 1er janvier 2018, la scalité des revenus du capital est refondue. Intérêts, dividendes, plus-values, assurance-vie, ou encore PEL, voient leur imposition modi ée favorablem­ent dans le but de privilégie­r les investisse­ments nanciers dans l’économie. Ces revenus sont désormais imposés au prélèvemen­t forfaitair­e unique (PFU), aussi appelé “ at tax”. Son taux global s’élève à 30 % et comprend 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvemen­ts sociaux. Prélevée à la source par l’établissem­ent nancier (lors du versement du revenu), la at tax devient la règle, quelle que soit la tranche marginale d’imposition du contribuab­le. Son montant s’impute ultérieure­ment sur l’impôt sur le revenu. L’imposition au barème progressif à l’impôt sur le revenu, allant jusqu’à un taux de 45 % et qui s’appliquait de plein droit jusqu’au 31 décembre 2017, devient une option à exercer expresséme­nt. La at tax s’avère donc plus avantageus­e surtout pour les contribuab­les les plus scalisés. En voici le détail, comparativ­ement aux autres choix possibles d’imposition par catégorie de revenus :

INTÉRÊTS

Les intérêts perçus sur une obligation, sur un fonds obligatair­e, un compte à terme ou sur un livret bancaire sont désormais soumis au prélèvemen­t forfaitair­e unique de 30 %. usqu’en 2017, il était prévu un prélèvemen­t non libératoir­e de 24 % lors de l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu. C’est dorénavant un prélèvemen­t non libératoir­e de 12,8 % qui est pratiqué de la même manière, à la source, dans le cadre de la at tax, auxquels s’ajoutent 17,2 % de prélèvemen­ts sociaux. Parmi les placements procurant des intérêts, deux d’entre eux sont à distinguer :

Le cas du PEL. Le régime dérogatoir­e de ce placement est supprimé, à l’instar du compte épargne logement. Les nouveaux PEL ne béné cient plus d’une exonératio­n d’impôt sur le revenu, ni d’une prime d’État. Ainsi, les PEL ouverts à partir du 1er janvier 2018 sont soumis à la at tax. Les PEL ouverts jusqu’au 31 décembre 2017 conservent le béné ce de l’exonératio­n de l’impôt pendant 12 ans (au-delà, les intérêts subissent dorénavant le PFU).

Le cas des livrets réglementé­s. Le livret A, le livret

de développem­ent durable et solidaire (LDDS), le livret d’épargne populaire (LEP), le livret jeune gardent leur avantage d’exonératio­n scale et ne sont pas soumis à la at tax (ni aux prélèvemen­ts sociaux).

DIVIDENDES

Les dividendes perçus sur une action, une part, un fonds ou un OPCI sont soumis au P de 0 %. l’instar des intér ts, le prélèvemen­t non libératoir­e prévu jus u’alors au taux de 21 % pour les dividendes lors de l’imposition au barème progressif de l’impôt est maintenu, mais il passe au taux de 12,8 % depuis le 1er janvier dans le cadre de la at tax. En revanche, en ce cas (P ), le contribuab­le perd l’abattement de 40 % sur les dividendes (mais c’était déjà le traitement applicable aux OPCI). La base imposable à la at tax est donc plus élevée ue celle prati uée si l’épar nant opte pour le bar me de l’imp t (ce ui est possible) et s’il conserve alors cet abattement de 40 %.

PLUS-VALUES DE CESSION DE TITRES

En cas de plus-values de cession de valeurs mobilières (vente d’obligation­s, d’actions, de fonds ou d’OPCI…), deux situations ui ont une incidence sur les abattement­s prati ués sont à différenci­er

Les titres ont été acquis avant 2018. Les plus-values sont imposées à la at tax sans abattement ou sur option au barème de l’imp t sur le revenu et béné cient dans ce cas des abattement­s pour durée de détention (50 %, 65 %, 85 %) ;

Les titres sont acquis depuis 2018. Les plus-values sont imposées à la at tax ou sur option au barème de l’imp t sur le revenu mais dans les deux cas sans abattement.

ASSURANCE-VIE

ouvelle donne également pour la scalité de l’assurance-vie. Désormais, trois modes d’imposition peuvent s’appli uer la at tax à 0 % ( compris prélèvemen­ts sociaux) ou un taux de prélèvemen­t de 7,5 % (plus prélèvemen­ts sociaux à 17,2 %) ou le barème progressif à l’impôt sur le revenu (plus prélèvemen­ts sociaux à 17,2 %). C’est lors du rachat d’une partie ou de la totalité du contrat ue les intér ts (et non la totalité du retrait composé aussi de capital) seront imposés. Pour connaître le taux d’imposition, trois paramètres sont à prendre

en compte : la date de versement de la prime, le montant total des primes versées et la durée de détention du contrat. noter ue dans tous les cas de gure, le contribuab­le béné cie d’un abattement annuel de 4 600 ou de 200 (couple) ui s’appli ue sous réserve de respecter une durée de détention de plus de 8 ans. Pour les primes versées avant le 27 septembre 2017 : La scalité antérieure s’appli ue. uel ue soit le montant de l’encours, les intér ts sont imposés à un taux dépendant de la durée de détention du contrat : 35 % moins de 4 ans, 15 % entre 4 et 8 ans et 7,5 % au-delà de 8 ans. Les prélèvemen­ts sociaux sont également dus.

Pour les primes versées à partir du 27 septembre 2017 :

- Si le contrat est détenu depuis moins de 8 ans : quel que soit le montant de l’encours, les intér ts sont imposés à la at tax de 30 % (prélèvemen­ts sociaux compris) ou sur option au barème de l’I ( prélèvemen­ts sociaux).

- Si le contrat est détenu depuis plus de 8 ans : deux cas sont à différenci­er : Si l’encours total des primes versées est inférieur à 150 000 : les intér ts sont imposés à 7,5 % ( prélèvemen­ts sociaux, soit 24,7 %) ou au barème de l’I ( prélèvemen­ts sociaux) Si l’encours des primes versées est supérieur à 150 000 : les intér ts sont imposés à la at tax de 30 % (incluant les prélèvemen­ts sociaux) ou sur option au barème de l’I ( prélèvemen­ts sociaux). Le seuil de 150 000 pour une personne est apprécié par souscripte­ur et non par fo er scal au niveau du couple. insi, 4 contrats de 50 000 détenus par un épargnant sont retenus comme étant un seul contrat à 200 000 . Pour l’épargnant détenant plusieurs contrats auprès de différente­s compagnies, l’assureur ne sera pas

en mesure de déterminer si la totalité de ses versements dépasse 150 000 . Pour xer le taux du prélèvemen­t applicable, il s’attachera alors à la durée de détention du contrat

assuré. “Lors du rachat, l’assureur opérera un prélèvemen­t de 12,8 % sur les intérêts pour les contrats de moins de 8 ans et de 7,5 % pour les contrats de plus de 8 ans”, précise Marion Capele, directrice adjointe de l’ingénierie patrimonia­le de atixis ealth Management. “C’est ensuite lors de la déclaratio­n des revenus que l’ad et régularise­ra si nécessaire”. C’est aussi lors du dépôt de la déclaratio­n que l’épargnant devra se positionne­r : conserve-t-il une imposition à la at tax ou opte-t-il pour le barème à l’I . n choix qui aura une incidence pour ses autres placements. À vos calculette­s !

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