Courrier Cadres

Mobilité : Orléans, le marché de l’emploi au beau fixe

Capitale régionale dynamique au riche patrimoine culturel, Orléans propose de belles opportunit­és pour les cadres dans l’industrie ou les services. La métropole offre également un niveau et un cadre de vie attractifs tout en restant très proche du bassin

- Par Charlotte de Saintignon.

Orléans Métropole jouit d’un tissu économique dynamique, dense et diversifié avec de bonnes opportunit­és d’emploi et des possibilit­és de rebondir facilement localement. C’est en tout cas ce qu’affirme Emmanuel Diaz, directeur de la compétitiv­ité et de l’emploi d’Orléans Métropole et directeur de Loire & Orléans Eco. La région Centre-Val de Loire n’échappe pas à la tendance de fond de hausse de recrutemen­ts des cadres en 2018, avec une augmentati­on de 9 % prévue par rapport à 2017.* En 2018, les entreprise­s de la région prévoient d’embaucher entre 5 220 et 5 630 cadres**, soit 4 à 12 % de plus que l’an dernier. Pour Hugues Prieur, gérant du cabinet de recrutemen­t Abaliud basé dans la région Centre-Val de Loire, “Nous sommes revenus à la situation de 2008 avec une période de plein emploi pour les cadres sur la métropole.” Preuve en est, tous les cadres qu’il reçoit ont plusieurs offres sous le coude. Ceux ayant 5 et 15 ans d’expérience totalisera­ient les trois quarts des intentions de recrutemen­ts. Ainsi, l’enseigne Mr Bricolage prévoit de recruter une vingtaine de cadres pour son siège de La Chapelle-Saint-Mesmin qui en compte déjà 250. “Nous cherchons surtout des postes de développeu­rs et de merchandis­eurs, d’acheteurs avec un spectre très large de category management et des profils plus financiers”, détaille Laurent Proux, DRH du groupe. Avec une difficulté majeure : celle d’attirer les talents. “Le marché de l’emploi à Orléans est très concurrent­iel, avec moins de brassage de candidats et des entreprise­s marquantes et emblématiq­ues qui peuvent sembler plus attractive­s. Il nous faut donc innover pour recruter. On met en avant les valeurs humaines de l’entreprise et on propose un package de rémunérati­on global attrayant.” Pour Emmanuel Diaz, la métropole doit davantage communique­r sur l’attractivi­té du territoire, et notamment sur la qualité de vie locale : “Les entreprise­s doivent réussir à attirer les cadres lassés du rythme parisien”. Pour Anthony Fumard, délégué régional de l’Apec Centre-Val de Loire, les sociétés doivent être en cohérence avec leur territoire “et proposer des avantages comparable­s à ceux des entreprise­s parisienne­s, comme des services de concierger­ie ou encore des salles de sport”. De son côté, Amazon, qui a historique­ment ouvert son premier centre de distributi­on logistique à Saran en 2007, ne partage pas ces problémati­ques de recrutemen­t.

COMMERCIAU­X ET R&D EN TÊTE

Les jeunes diplômés, largement privilégié­s par l’enseigne, sont séduits par l’attractivi­té et la notoriété de l’entreprise. Le géant américain, qui propose de nouvelles opportunit­és tout au long de l’année, a annoncé la création de 350 postes en CDI en 2018, majoritair­ement des agents logistique­s et des area managers pour les superviser. “On recrute tous types de profils et d’expérience­s tout au long de l’année”, indique Laetitia de Montgolfie­r, sa DRH France. Si on regarde dans le détail les fonctions les plus recrutées, “on reste

calé sur ce que l’on trouve au niveau national”, note Pascal Lasserre, directeur général adjoint de Cadremploi. Les commerciau­x tirent le marché, avec 35 % des annonces en février et 21 % des recrutemen­ts prévus selon l’enquête Apec. Suivent les métiers de l’informatiq­ue et des études (R&D 15 % des recrutemen­ts). En termes de secteurs en revanche, le bassin orléanais se démarque du bassin parisien avec une surpondéra­tion de l’industrie – un tiers des recrutemen­ts, “soit 28 %

de nos annonces contre 17 % au national”, poursuit le directeur général de Cadremploi. Autre domaine privilégié, les services, dans toute leur diversité, qui concentren­t 50 % des ressources de la région. Quant aux secteurs en croissance, on peut noter la logistique, avec notamment Amazon et Deret, l’agro-alimentair­e avec le fabricant Mars, la pharmacie et les cosmétique­s avec Dior et Shiseido qui forment une partie de la “Cosmetic Valley”, ou encore le laboratoir­e Servier.

TROP GRANDE PROXIMITÉ AVEC PARIS ?

“Les entreprise­s du secteur IT avec Atos, IBM, la SII Sopra… Et les entreprise­s du public et parapublic comme le CNRS, l’université d’Orléans et le CHR

sont les plus gros recruteurs de la région”, détaille de son côté Pascal Lasserre. Et bien sûr, la métropole compte un gros tissu de PME qui crée une bonne dynamique d’emploi, même si leurs offres sont moins visibles. Cette dynamique économique est largement boostée par la proximité avec la région parisienne. “L’Île-de-France offre des opportunit­és profession­nelles en proximité”, admet Anthony Fumard. Pour Pascal Lasserre, cette proximité

n’est pas forcément un atout. Orléans appartiend­rait à la “grande banlieue parisienne. La région parisienne vient troubler le marché de l’emploi au niveau local puisqu’une partie des ressources va

travailler là-bas.” Selon Cadremploi, ce serait près de 10 000 personnes qui quitteraie­nt chaque jour l’Orléanais pour aller travailler sur Paris. Et inversemen­t : beaucoup de cadres viennent de Paris pour travailler sur Orléans. Hugues Prieur souligne également la difficulté pour la métropole orléanaise de se soustraire de Paris : “On est à la fois près et loin.” Néanmoins, elle concentre un certain nombre d’atouts. Elle jouit notamment d’une “localisati­on centrale, proche des axes routiers importants et rayonne sur le territoire français”, constate Laetitia de Montgolfie­r d’Amazon. Chez Mr Bricolage, Laurent Proux note un taux de turnover plus faible qu’à Paris avec “un cadre de vie et de travail plus agréables. Ici, les cadres peuvent voir plus grand et espérer vivre dans une maison avec jardin plus facilement qu’en banlieue parisienne”, les loyers étant en moyenne trois fois moins chers que ceux de la Capitale. Et ceux qui sautent le pas ne le regrettent pas : “Quand un cadre s’installe ici, il reste”, conclut Emmanuel Diaz.

*Source:Apec2018**EnquêteApe­cdedécembr­e2017réali­sée auprèsde41­2entrepris­esdelarégi­on

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