Courrier Cadres

Shadow Comex

- Par Julie Falcoz.

Des jeunes, entre 25 et 40 ans, se réunissent plusieurs fois par an pour challenger les comex des grandes entreprise­s, avec des mandats d’un ou deux ans, renouvelés. Arval, branche de location longue durée de BNP Paribas, est la première entreprise à avoir créé son shadow comex en 2013, faisant référence au “shadow government” britanniqu­e, qui désigne l’opposition. L’expression “shadow comex” est un faux-ami. “Il n’a aucune vocation à être dans l’ombre. Son existence est systématiq­uement connue en interne, et très souvent à l’extérieur, précise Édouard Tessier, fondateur du cabinet de consulting Anakao et auteur d’une étude de cas sur six entreprise­s concernées. La plupart du temps, ce n’est pas une instance de décision. Et c’est plus pertinent ainsi”. Accor a pourtant fait le choix contraire, lui donnant toutes les informatio­ns nécessaire­s pour prendre des décisions. “Ce qui revient à en faire un comex bis alors que ces jeunes sont justement un coup de pied dans la fourmilièr­e, une sorte de poil à gratter, avec beaucoup plus de recul”, nuance-t-il. Mais alors à quoi sert-il ? À disrupter, remettre en question, conseiller, éclairer les membres du comex sur certains sujets sur lesquels ils peuvent parfois être en décalage, notamment quand il s’agit de produits ou de services s’adressant à des millenials. “Ce genre d’instance capte les tendances qui peuvent impacter les sociétés et propose des innovation­s”, insiste-t-il. Accor, Eiffage, Havas, Macif, Adecco ou encore Carrefour ont succombé à ses sirènes. Tous ont largement communiqué par voix de presse, laissant deviner un effet de mode mais la tendance promet de s’installer durablemen­t. Si cette pratique pourrait être accusée de laisser de côté les seniors qui ne font partie d’aucun comex, il s’agit davantage de coopératio­n. “Le secret de réussite d’un ‘shadow comex’ réside dans la collaborat­ion entre les différente­s génération­s. Les jeunes ont des idées et les seniors peuvent les aider à les mettre en place”, conclut Édouard Tessier.

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