Courrier Cadres

Mutation : Max Piccinini, de la vente directe au coaching

Il s’est cherché, a gagné beaucoup d’argent et s’est finalement trouvé en devenant coach. Portrait.

- Par Julie Falcoz.

Sur Youtube, ses vidéos reprennent les codes des shows à l’américaine, à deux doigts d’en faire trop. Pourtant, en face de lui, il n’en est rien. Grand sourire. Veste impeccable. Poignée de main ferme. Certes, Max Piccinini a les attraits d’un coach mais le “too much” tient plutôt du monde du développem­ent personnel dans lequel il évolue. S’il en est là aujourd’hui, c’est une succession de déclics. Adolescent, il perd son père dans un accident de voiture. “J’ai eu un choc, qui m’a fait réfléchir. J’ai mis vraiment quelques années à comprendre que je ne voulais pas d’une vie comme Monsieur tout le monde, ni finir avec des regrets. C’était pour moi la base de la liberté”, évoque-t-il. Un peu plus tard, sa mère lui donne deux livres, Comment se faire des amis de Dale Carnegie et Réfléchiss­ez et devenez riche de Napoléon Hill : “Je peux la remercier mille fois. Ces livres ont juste ouvert une porte”. Avec le premier, il comprend qu’il n’est pas seul sur cette planète et que, pour être écouté, il faut écouter les autres, “des choses toutes bêtes”. Le second - “j’en ai compris 10 %, j’ai dû le relire deux ou trois fois” - lui fait réaliser qu’on peut changer sa manière de penser. “Si je change mes pensées, je change mes émotions, si je change mes émotions, je change mes actions, et donc mes résultats”. CQFD. Après son bac scientifiq­ue, Max Piccinini entre en fac d’économie, à Strasbourg dont il est originaire, sans la finir, les cours étant trop théoriques à son goût. “Surtout, je voyais des professeur­s qui gagnaient 2 000 euros par mois, je ne voulais pas gagner ce salaire, j’avais vraiment ramé financière­ment dans ma vie”, déclare-t-il.

VENTE DIRECTE

Il se lance alors dans la vente directe. Son travail ? Recruter et former des équipes pour la marque Nu Skin, des produits anti-âge américains, un genre de directeur commercial, commission­né sur le chiffre d’affaires des vendeuses. “C’était une très bonne

formation parce que j’étais constammen­t confronté à des objections. Au début, je n’avais pas forcément confiance en moi”, se souvient-il. Les deux premières années ne sont pas mémorables financière­ment puis, autre déclic. “J’ai commencé à comprendre qu’il y avait une différence entre identifier les principes de réussite et les intégrer réellement. Je conçois aussi que nous

sommes des êtres émotionnel­s”. Trois ans plus tard, il gagne 10 000 euros par mois, puis le triple ensuite. Argent, succès, santé, amour… La recette parfaite du bonheur de Max Piccinini fonctionne bien. À tel point qu’il est invité par son réseau pour

raconter son histoire à travers le monde. Puis, la trentaine tout juste passée, il réalise que, si tout va bien pour lui, ce n’est pas le cas pour tout le monde. “Et des gens motivés en plus ! J’ai commencé à m’intéresser à la psychologi­e et aux neuroscien­ces. Qu’est-ce qui fait que quelqu’un réussit et d’autres

non ?”. Un pied de plus dans le monde du développem­ent personnel. Entre temps, les gens qu’ils rencontren­t au gré de ses voyages lui font savoir qu’il se passe quelque chose quand il monte sur scène. Tout devient politique dans l’entreprise et l’agace. “J’étais bien mais j’étais dans l’égo. Je cherchais à être reconnu”.

L’APPEL

J’ai senti que j’étais appelé par autre chose. Je me suis levé un jour : la France a besoin de moi”, dit-il avec humour. Il devient coach et commence alors un long processus de diverses formations pour apprendre ce nouveau métier. Livres, masterclas­s, formations auprès de coachs américains comme Chloé Madanes, Jack Canfield (décédé depuis), Stephen Covey ou Tony Robbins… “Tout doucement, j’ai commencé à m’inspirer ici, prendre un peu là… Comme un musicien aux multiples influences. Puis, j’ai intégré tout ça à mon caractère et mon style à l’européenne. Je n’ai pas envie de la jouer à l’américaine”, raconte-t-il. Pour le premier séminaire, à Aix-en-Provence, en décembre 2013, ils sont 55 spectateur­s dans le public. S’il n’a pas peur de parler sur scène, exercice qu’il maîtrise, en sortant ce jour-là, c’est une évidence. “Quand on suit son coeur et qu’on est sur la bonne voie, l’univers nous envoie un tapis rouge, surtout au début”. Au second, trois mois plus tard, 150 personnes. Puis, 450, et puis 1 000. Régulièrem­ent, les séminaires de Max Piccinini réunissent entre 500 et 1 000 personnes. Ce changement de vie fait le tri dans son entourage, dans son mariage même, pour en arriver au divorce. Il découvre aussi les joies de créer son entreprise. Même s’il habite en Suisse, les risques financiers sont tout de même là. “Les premières années, j’étais plutôt dans le négatif qu’autre chose mais je suis sur la bonne voie. Ce qui me rend heureux, c’est l’impact que je crée chez les gens, à tel point que je pourrais le faire gratuiteme­nt”. Le propre d’une passion.

CE QUI ME REND HEUREUX, C’EST L’IMPACT QUE JE CRÉE CHEZ LESGENS

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