Métier : Éco-concepteur
Contrôler les conséquences écologiques de leur activité est devenu une préoccupation pour les entreprises. Pour cela, elles n’hésitent plus à embaucher des éco-concepteurs ou à faire appel à un bureau d’études externe. Son rôle ? Analyser le cycle de vie d’un produit ou d’un service pour en diminuer l’impact environnemental. TÂCHES Métier technique
L’éco-concepteur a un objectif simple : accompagner l’entreprise pour que les produits ou services qu’elle commercialise aient le moins d’impact possible sur l’environnement. “Il existe aujourd’hui différents outils quantitatifs ou qualitatifs permettant de mesurer cet impact, souligne Cyril Baldacchino, chef de projet Écoinnovation au sein de l’Apesa, centre technologique en environnement et maîtrise
des risques. Mais le plus reconnu et le plus normé internationalement reste l’analyse du cycle de vie du produit, de sa conception, à sa fabrication en passant par la façon dont il va être vendu, utilisé et détruit.” Dans ses mesures, l’éco-concepteur doit prendre en compte tous les aspects dudit produit, comme les matières premières employées ou encore les phases de transport lors de toutes les étapes de sa conception. Le but est d’être capable de proposer des modifications : réduction du poids, allongement de la durée de vie, emploi de matières recyclables…
COLLABORATION Un rôle d’interface
Pour Cyril Baldacchino, l’éco-concepteur “a un rôle central dans
l’entreprise car il fait l’interface avec l’ensemble des équipes”. Il peut aussi bien collaborer avec les équipes marketing pour voir comment communiquer sur les modifications effectuées qu’avec celles dédiées aux achats ou à la conception.
COMPÉTENCES Approche comptable
Logiquement, l’éco-concepteur doit maîtriser un certain nombre d’outils techniques pour mesurer l’impact environnemental d’un produit ou d’un service et donc posséder des compétences en mathématiques. “C’est une approche très comptable car il faut être capable de chiffrer l’impact sur l’environnement et ainsi de calculer l’équivalent en CO ”, nous précise l’Ademe, Agence de l’envi2
ronnement et de la maîtrise de l’énergie. “Outre cela, il y a des compétences relationnelles qui sont obligatoires, ajoute de son côté Cyril Baldacchino. Car il faut avoir la capacité de travailler avec tous types d’interlocuteurs, qu’ils soient au comité de direction ou qu’ils travaillent à la chaîne de production.”
ACCÈS AU MÉTIER Ingénieur ou designer ?
De manière classique, pour devenir éco-concepteur il faut être issu d’une école d’ingénieur généraliste et/ou avoir effectué une spécialité. “Aujourd’hui, toutes les écoles incorporent cette notion dans leurs cursus”, précise Cyril Baldacchino. De façon moindre, il existe aussi des designers qui se forment pour travailler dans ce
domaine. “Généralement, ce sont des personnes qui viennent de cursus d’arts appliqués (école Boulle par exemple). Mais cela n’est pas la majorité”, précise l’Ademe.
SALAIRE Attention à la région
Côté salaire, un éco-concepteur tout juste diplômé peut espérer une rémunération allant de 25 000 à 30 000 euros bruts annuels. “Cela peut évoluer jusqu’à 50 000 euros bruts annuels, mais c’est vraiment en fonction de l’entreprise et de la région où vous exercez”, indique Cyril Baldacchino. À noter que si la société a une activité à l’international cela aura également un impact sur le salaire.
Vers des postes d’encadrement ÉVOLUTION
En tant qu’éco-concepteur, la principale progression de carrière est d’occuper des postes d’encadrement. “Généralement, vous allez rester sur les mêmes thématiques mais vous sortirez de la fonction technique pour manager une
équipe”, explique Cyril Baldacchino. Cela est valable aussi bien en tant que salarié directement intégré à l’entreprise que si vous évoluez au sein d’un bureau d’études. En revanche, si vous occupez cette fonction en interne, vous pouvez également viser des postes plus larges comme celui de directeur/responsable de la RSE. “Un champ beaucoup plus conséquent car il y a tout de suite plus d’aspects pris en compte et des relations d’autant plus importantes avec l’ensemble des parties prenantes”, estime Cyril Baldacchino.