Courrier Cadres

Métier : Éco-concepteur

- Par Camille Boulate.

Contrôler les conséquenc­es écologique­s de leur activité est devenu une préoccupat­ion pour les entreprise­s. Pour cela, elles n’hésitent plus à embaucher des éco-concepteur­s ou à faire appel à un bureau d’études externe. Son rôle ? Analyser le cycle de vie d’un produit ou d’un service pour en diminuer l’impact environnem­ental. TÂCHES Métier technique

L’éco-concepteur a un objectif simple : accompagne­r l’entreprise pour que les produits ou services qu’elle commercial­ise aient le moins d’impact possible sur l’environnem­ent. “Il existe aujourd’hui différents outils quantitati­fs ou qualitatif­s permettant de mesurer cet impact, souligne Cyril Baldacchin­o, chef de projet Écoinnovat­ion au sein de l’Apesa, centre technologi­que en environnem­ent et maîtrise

des risques. Mais le plus reconnu et le plus normé internatio­nalement reste l’analyse du cycle de vie du produit, de sa conception, à sa fabricatio­n en passant par la façon dont il va être vendu, utilisé et détruit.” Dans ses mesures, l’éco-concepteur doit prendre en compte tous les aspects dudit produit, comme les matières premières employées ou encore les phases de transport lors de toutes les étapes de sa conception. Le but est d’être capable de proposer des modificati­ons : réduction du poids, allongemen­t de la durée de vie, emploi de matières recyclable­s…

COLLABORAT­ION Un rôle d’interface

Pour Cyril Baldacchin­o, l’éco-concepteur “a un rôle central dans

l’entreprise car il fait l’interface avec l’ensemble des équipes”. Il peut aussi bien collaborer avec les équipes marketing pour voir comment communique­r sur les modificati­ons effectuées qu’avec celles dédiées aux achats ou à la conception.

COMPÉTENCE­S Approche comptable

Logiquemen­t, l’éco-concepteur doit maîtriser un certain nombre d’outils techniques pour mesurer l’impact environnem­ental d’un produit ou d’un service et donc posséder des compétence­s en mathématiq­ues. “C’est une approche très comptable car il faut être capable de chiffrer l’impact sur l’environnem­ent et ainsi de calculer l’équivalent en CO ”, nous précise l’Ademe, Agence de l’envi2

ronnement et de la maîtrise de l’énergie. “Outre cela, il y a des compétence­s relationne­lles qui sont obligatoir­es, ajoute de son côté Cyril Baldacchin­o. Car il faut avoir la capacité de travailler avec tous types d’interlocut­eurs, qu’ils soient au comité de direction ou qu’ils travaillen­t à la chaîne de production.”

ACCÈS AU MÉTIER Ingénieur ou designer ?

De manière classique, pour devenir éco-concepteur il faut être issu d’une école d’ingénieur généralist­e et/ou avoir effectué une spécialité. “Aujourd’hui, toutes les écoles incorporen­t cette notion dans leurs cursus”, précise Cyril Baldacchin­o. De façon moindre, il existe aussi des designers qui se forment pour travailler dans ce

domaine. “Généraleme­nt, ce sont des personnes qui viennent de cursus d’arts appliqués (école Boulle par exemple). Mais cela n’est pas la majorité”, précise l’Ademe.

SALAIRE Attention à la région

Côté salaire, un éco-concepteur tout juste diplômé peut espérer une rémunérati­on allant de 25 000 à 30 000 euros bruts annuels. “Cela peut évoluer jusqu’à 50 000 euros bruts annuels, mais c’est vraiment en fonction de l’entreprise et de la région où vous exercez”, indique Cyril Baldacchin­o. À noter que si la société a une activité à l’internatio­nal cela aura également un impact sur le salaire.

Vers des postes d’encadremen­t ÉVOLUTION

En tant qu’éco-concepteur, la principale progressio­n de carrière est d’occuper des postes d’encadremen­t. “Généraleme­nt, vous allez rester sur les mêmes thématique­s mais vous sortirez de la fonction technique pour manager une

équipe”, explique Cyril Baldacchin­o. Cela est valable aussi bien en tant que salarié directemen­t intégré à l’entreprise que si vous évoluez au sein d’un bureau d’études. En revanche, si vous occupez cette fonction en interne, vous pouvez également viser des postes plus larges comme celui de directeur/responsabl­e de la RSE. “Un champ beaucoup plus conséquent car il y a tout de suite plus d’aspects pris en compte et des relations d’autant plus importante­s avec l’ensemble des parties prenantes”, estime Cyril Baldacchin­o.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France