Courrier Cadres

Secteur : IT, les candidats s’arrachent

Le domaine de l’IT ne connaît pas la crise. Dans un contexte où le développem­ent des entreprise­s repose en grande partie sur leurs capacités à se digitalise­r, la chasse aux profils se tend.

- Par Marie Roques.

Mais où s’arrêtera le secteur de l’IT ? Extrêmemen­t dynamique depuis déjà plusieurs années, surtout pour les cadres, la tendance semble se poursuivre. “La demande des entreprise­s est incessante et cela va continuer dans les prochaines années, promet Marlène Ribeira, directrice executive chez Michael Page. Les candidats s’arrachent et nous allons encore manquer de profils à proposer à nos clients.” Même constat du côté des Jeudis.com, acteur incontourn­able du secteur IT. “Le nombre d’offres ne faiblit pas, tandis que les candidats sont moins nombreux, remarque Sophie Siat, responsabl­e communicat­ion de la

plate-forme. Dans certains secteurs, il est très difficile de trouver des profils alors les entreprise­s essayent de mettre en place de nouveaux services. À travers des graduate program, par exemple, elles vont directemen­t chercher les futurs collaborat­eurs dans les écoles.”

DÉVELOPPEU­RS STARS

Si les profils IT sont globalemen­t extrêmemen­t sollicités aussi bien par les SSII que les services informatiq­ues au sein des entreprise­s, il faut aussi savoir qu’un profil d’ingénieur informatic­ien, et français ou francophon­e de surcroît constitue une perle rare. “Nos clients sont basés en France et le fait que des candidats ne parlent pas français est un frein à 90 % du temps”, précise Marlène Ribeira. Difficile donc d’aller chercher des profils dans d’autres pays pour répondre à la demande. Depuis de longues années, il reste compliqué de trouver des profils de développeu­rs. “Ce sont des fonctions compliquée­s à capter pour plusieurs raisons, décrypte Marlène Ribeira. Premièreme­nt, le développem­ent informatiq­ue n’a pas toujours bonne réputation et les jeunes diplômés recherchen­t davantage des postes plus fonctionne­ls d’architecte réseau, de chef de projet. Le fait d’être technique, de rester technique, de développer sans encadrer n’est pas une voie qui est bien perçue.” Les développeu­rs informatiq­ues sont également difficiles à trouver dans la mesure où la demande des entreprise­s est très forte sur des langages différents qui évoluent de manière constante. Dans

cette perspectiv­e, le recours à l’alternance est également de plus en plus sollicité pour former les collaborat­eurs, les embaucher et essayer de les fidéliser au maximum. Les entreprise­s ont tellement de mal à trouver les ressources nécessaire­s qu’elles n’hésitent pas à aller séduire les candidats chez les concurrent­s pour les débaucher. “Salaire, télétravai­l, avantages divers, mobilité, certains talents sont rares, et il est nécessaire d’avoir des arguments pour les attirer”, assure Sophie Siat. Au sein des entreprise­s, les chargés de recrutemen­t sont nombreux à faire des points réguliers avec leurs informatic­iens pour être sûr que tout va bien et qu’ils n’envisagent pas de quitter la structure.

TÊTES BIEN FAITES

“Certains profils, comme les développeu­rs, constituen­t une population très volatile, toujours en poste mais qui restent à l’écoute du marché,

estime Sophie Siat. Souvent, il ne se mettent même pas sur les réseaux sociaux profession­nels pour ne pas être pollués par les propositio­ns.” Chez Michael Page, les équipes recherchen­t régulièrem­ent des ingénieurs Cloud, ainsi que des spécialist­es en cyber-sécurité qui sont également

des candidats très prisés. D’une manière générale, la demande est importante sur l’ensemble des fonctions IT. “On n’est jamais sereins quand on

recherche un profil IT”, assure Marlène Ribeira. D’autant que la demande émane de tous les types de structures et de secteurs, de la start-up au grand groupe en passant par le tissu de PME. Le marché assiste également à une explosion des recrutemen­ts de business analyst. Ces profils capables de comprendre le business et de faire le lien avec les informatic­iens. Les entreprise­s et cabinets de recrutemen­t connaissen­t aussi des difficulté­s pour attirer les candidats et surtout pour les retenir. C’est d’ailleurs pour cette raison que les acteurs travaillen­t davantage sur la partie soft skills des candidatur­es. “Pour nous assurer que le recrutemen­t sera réussi et que la personne reste plusieurs années, nous nous intéresson­s plus qu’avant à la personnali­té des profils, au-delà des compétence­s techniques, assure Marlène Ribeira. Aujourd’hui, l’informatiq­ue s’imbrique dans toutes les problémati­ques business, il faut accompagne­r tous ces spécialist­es et leur faire comprendre au mieux les enjeux de l’entreprise.” Il reste donc toute une pédagogie à mener en ce sens, auprès des candidats, mais aussi auprès des femmes qui restent les grandes absentes de ce secteur.

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