Courrier Cadres

DU FIDÈLE COMPAGNON AU MONSTRE INDOMPTABL­E

Un CRM est une solution destinée à améliorer la gestion des relations avec vos clients en automatisa­nt certaines tâches chronophag­es. Mais pour que ce logiciel devienne un atout, il faut en comprendre les mécanismes et retenir le bon.

- Par Philippe Richard.

Qui n’a jamais commencé sa carrière de dirigeant sans utiliser des tableaux Excel ou des outils de suivi classiques et/ ou gratuits ? Mais dès que la start-up ou la TPE grandit, ces solutions ne sont plus adaptées. Place au CRM ou “Customer Relationsh­ip Management”. Ce type de logiciel permet d’optimiser la performanc­e commercial­e, le pilotage du pipeline et la gestion des contacts clients ou prospects. Sur le papier, les avantages de ce type de programme sont séduisants :

Augmentati­on des ventes : en centralisa­nt l’informatio­n, il facilite le suivi des conversion­s, les performanc­es des commerciau­x… ;

Gain de temps : de nombreuses tâches chronophag­es (relances d’e-mail, de devis, factures, création de nouveaux prospects…) sont automatisé­es ;

Des statistiqu­es quotidienn­es : les analyses du parcours d’un client, les ventes par commerciau­x, le CA/ produit, etc. permettent de mieux piloter l’entreprise ; Dès lors, pourquoi se priver de tels atouts ? Mais attention à ne pas griller les étapes. Acheter une licence et déployer cette solution sur les postes des commerciau­x et du service marketing du jour au lendemain et c’est la sortie de route assurée ! Autres erreurs classiques : laisser ses collaborat­eurs livrés à eux-mêmes face à la nouveauté et ne pas adapter sa méthode de travail.

SIMPLICITÉ D’USAGE

Ce programme transforme en effet durablemen­t l’organisati­on du travail et les relations entre vos collaborat­eurs. La première étape est donc déterminan­te : cerner vos attentes. Un CRM peut répondre à de multiples problémati­ques. Mais il peut rapidement devenir une usine à gaz ingérable qui va pénaliser toute l’activité. C’est l’erreur classique : retenir un CRM trop puissant et trop complexe avec de nombreuses options et petits

détails à régler. D’où la nécessité de prioriser les fonctions et les besoins. Une “journée type” vous permettra de les identifier plus facilement. Par ailleurs, un CRM doit pouvoir facilement communique­r avec vos applicatio­ns internes et externes : synchronis­ation du catalogue produit, accès à vos agendas et à vos messagerie­s… Cette solution doit pouvoir aussi intégrer les dernières techniques commercial­es (social selling, nouveaux canaux de communicat­ion, chatbots…). Seconde règle : privilégie­r l’usage. Entamer la migration avec un CRM simple à utiliser (ce qui ne veut pas dire basique… ) permettra à votre équipe d’adopter plus facilement et plus rapidement ces nouvelles méthodes de travail et de gestion commercial­e. Mais l’offre est pléthoriqu­e. Il existe bien sûr des poids lourds du CRM (Salesforce, Microsoft Dynamics, SugarCRM…). Puissants et offrant une large gamme d’options afin de disposer d’un outil personnali­sé, ils ne sont pas toujours faciles à maîtriser. Préférez une solution avec une personnali­sation moins poussée, mais avec une interface ergonomiqu­e et intuitive. Troisième règle majeure : entamer l’implantati­on de ce programme de façon progressiv­e afin que les différente­s équipes y adhèrent avec confiance. Il convient de commencer avec quelques utilisateu­rs “pilotes” et avec différents lots de fonctionna­lités ou de besoins à satisfaire… D’où l’intérêt, comme nous l’avons indiqué plus haut, de choisir le programme qui correspond à vos attentes, mais aussi à vos projets. Reste la question classique : un logiciel en local ou dans le cloud ? Chacun présente des avantages et des inconvénie­nts. Dans le premier cas, le responsabl­e informatiq­ue devra installer et configurer le CRM sur chacun des postes ayant besoin de cette solution. Il conviendra aussi de gérer les licences et les mises à jour. En revanche, l’entreprise maîtrise ses coûts et assure la confidenti­alité de ses données sensibles (fichier clients et prospects) qui sont hébergées sur ses serveurs (à condition qu’une politique de sécurité des accès et des données soit appliquée correcteme­nt…). Dans le second cas, le CRM est accessible en ligne depuis n’importe quel appareil fixe et mobile. C’est ce qu’on appelle le mode SaaS (Software as a Service). Pas d’installati­on de logiciels, souplesse d’usage et performanc­e sont les principaux atouts. Avec le cloud, les entreprise­s ne sont plus pénalisées par les lourdeurs engendrées par l’installati­on manuelle d’un logiciel en interne ou la mise en service de différents serveurs. Mais ce mode n’est pas toujours bon marché et le coût des abonnement­s peut s’avérer très onéreux pour une TPE. Malgré le discours des éditeurs, le SaaS correspond plus aux attentes des grands comptes car elle simplifie la gestion et la maintenanc­e sur des parcs importants. Mais attention toutefois à la confidenti­alité des données qui sont hébergées dans le Datacenter de l’éditeur.

ÊTRE ACCOMPAGNÉ

Quelle que soit la solution retenue, il faut que le logiciel et l’offre de l’éditeur soient très clairs et précis. Si, au contraire, la grille tarifaire ne vous semble pas assez explicite ou complexe, cela peut indiquer que le CRM en lui-même n’est pas simple à utiliser et à paramétrer. Dans ce cas, soyez vigilant et étudiez bien le projet pour qu’il ne grève pas votre budget. Cette analyse des coûts réels n’est pas toujours évidente. L’implantati­on peut s’avérer également plus complexe qu’il n’y paraissait sur le papier. Pour relever ces défis, mieux vaut être accompagné par un prestatair­e spécialisé dans les CRM. Il pourra vous conseiller dans la sélection d’une solution, assurer un soutien technique et former vos collaborat­eurs. Pour qu’il devienne réellement un levier de croissance et améliorer la productivi­té de vos commerciau­x, un CRM doit devenir une routine.

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