Courrier Cadres

Métier : DPO, technicien évangélisa­teur

- Par Nicolas Monier.

Plus féminin que les autres, plus rémunérate­ur également, le secteur pharmaceut­ique engrange les bons points. Si la population des cadres y est, en revanche, vieillissa­nte, c’est que le niveau d’étude exigé s’avère plus élevé qu’ailleurs.

Dans un secteur industriel global qui peine encore à se renouveler, le marché pharmaceut­ique semble tirer, lui, son épingle du jeu. Les cadres en sont, d’ailleurs, les premiers bénéficiai­res. “Plus de 50 % des salariés des entreprise­s du médicament appartienn­ent aux catégories supérieure­s à 6 dans notre grille de classifica­tion, équivalent à la notion de cadres, contre 20 % dans l’industrie en général. En 2016, sur 6 800 embauches, 51 % d’entre elles concernaie­nt des cadres”, explique Arnaud Chouteau, directeur emploi formation du LEEM (Les entreprise­s du médicament).

DES SALAIRES ÉLEVÉS DANS LE SECTEUR DE L’INDUSTRIE

Des cadres dont les embauches ne semblent pas se tarir comme le confirment les profession­nels du secteur. C’est le cas notamment du groupe Ekium dont le chiffre d’affaires avoisine les 100 millions d'euros. “Le domaine des sciences de la vie représente 23 % de notre activité, un chiffre en progressio­n constante. Nous avons recruté 120 cadres en 2017 et pour 2018 ce chiffre devrait être de 180”, note Pierre Colombel, DRH du groupe français. Même constat plutôt encouragea­nt chez Novartis France. “Notre centre de biotechnol­ogie situé à Huningue, fleuron des sites de bioproduct­ion d’anticorps monoclonau­x du groupe pour le marché mondial, est en phase de recrutemen­t de 80 à 100 collaborat­eurs d’ici 2020. Nous embauchons également, tout au long de l’année, des talents au siège ou en régions dans les domaines du marketing, de la promotion, du médical ou bien encore dans les fonctions dites support”, note Sima de Cayron, directeur exécutif RH du groupe Novartis en France. Avant d’ajouter : “De même, nous travaillon­s à promouvoir la mobilité internatio­nale pour les cadres du siège. Nous nous sommes fixé comme objectif en 2018 de favoriser une trentaine de mobilités avec l’étranger, soit en accueil ou en affectatio­n locale directe dans d’autres pays d’Europe essentiell­ement, soit par le développem­ent d’une politique de commuting [ouvrir la possibilit­é à un collaborat­eur de travailler dans un pays étranger proche, tout en conservant son domicile principal et sa famille dans son pays d’origine, s’il le souhaite].” Qui plus est, le secteur est relativeme­nt féminin puisque près de 60 % des femmes appartienn­ent à cette même catégorie de cadres. Ainsi chez Novartis Pharma, les cadres sont donc majoritair­ement féminins (65 %). Une proportion que l’on retrouve également chez Ekium dont elles représente­nt un tiers des effectifs recrutés dans le secteur pharmaceut­ique. “Cette part est

en augmentati­on continue mais nous visons plus avec, par exemple, la création cette année d’un réseau d’ambassadri­ces, EkiLibre, destiné notamment à favoriser le recrutemen­t et l’évolution des femmes au sein du groupe”, poursuit Pierre Colombel. Cette industrie qui se porte bien se fait ressentir à chaque fin de mois sur les comptes bancaires de ses collaborat­eurs. Comme nous le confirme Arnaud Chouteau : “C’est une industrie à forte potentiali­té rémunératr­ice. Il faut savoir que le salaire médian est de 3 200 euros brut toutes catégories confondues alors que le salaire moyen atteint lui les 3 930 euros.” Interrogé sur le sujet Ekium fait preuve d’une pudeur de violette sur ces questions sensibles de rémunérati­on. “Nous savons nous adapter à un marché fortement concurrent­iel en proposant un package attractif composé d’une rémunérati­on fixe, d’une participat­ion et d’un intéressem­ent. Plus des éléments variables pour les managers”, explique Pierre Colombel. En clair, les groupes savent retenir les bons profils et rendre les rémunérati­ons attractive­s pour fidéliser leurs collaborat­eurs.

DES PROFILS EXPÉRIMENT­ÉS

En revanche, si c’est un secteur qui paye bien, on y rentre plus tardivemen­t. Autour des 34 ans selon les derniers chiffres du LEEM. “Les profils y sont plus expériment­és. Avec une moyenne d’âge de 43 ans, c’est une population certes vieillissa­nte mais qui est compensée par un taux de recrutemen­t important”, analyse Arnaud Chouteau. Chiffres confirmés par Novartis. “Les cadres chez Novartis Pharma ont en moyenne 44 ans. Ils ont une ancienneté d’une dizaine d’années en moyenne. Parmi ces cadres, un peu plus de 20 % sont managers. Ce sont généraleme­nt des cadres expériment­és, avec des profils scientifiq­ues (médecine, master en science, pharmacien ou bien encore ingénieur) et qui ont déjà une première expérience de travail, liée aussi à leurs études”, conclut Sima de Cayron.

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