Business Travel : Les transporteurs changent les règles de la fidélité
De plus en plus complexe, le métier de gestionnaire de flotte est confronté à la nécessité de traiter un volume croissant d’informations. De nombreux logiciels spécialisés leur permettent d’y faire face en automatisant les tâches et en générant d’importan
Factures de loueurs, de prestataires d’entretien, suivi kilométrique, amendes, restitutions, renouvellement des modèles… Le quotidien des gestionnaires de flotte est constitué de très nombreuses échéances, qui se multiplient avec le nombre de véhicules qu’ils ont sous leur responsabilité. Aujourd’hui encore, de nombreux professionnels assument ces obligations avec les outils du bord, bien souvent avec un simple tableur rempli manuellement. Un mode de travail très chronophage qui trouve rapidement ses limites dès que le parc compte plusieurs dizaines de véhicules. “Les professionnels optent pour un logiciel de gestion de flotte pour deux raisons principales, explique Jean-Charles Martin, directeur commercial France de Chevin, société britannique qui édite le logiciel de flotte le plus utilisé dans le monde. La première est de libérer du temps et de gagner en productivité en automatisant de nombreuses tâches, la deuxième est de diminuer les coûts grâce à la vision d’ensemble et aux alertes que proposent nos logiciels. Un objectif qui n’a rien d’anodin quand on sait que dans certaines grandes entreprises, les flottes représentent souvent la deuxième source de coûts après les salaires chargés”.
TRANSFORMATION DU MÉTIER
Sur ce marché, plus d’une dizaine d’acteurs proposent leurs solutions. On distingue les ”pure players”, les éditeurs spécialisés tels que Chenin et d’autres acteurs qui s’investissent dans ce secteur tels que les loueurs comme Arval, ou même les pétroliers comme Total qui proposent leurs propres solutions. D’autres, comme WinFlotte mettent en avant les services. Amandine Verdasca, directrice de développement, explique : “Nous cherchons à développer les services associés à nos solutions, en aidant notamment les entreprises dans l’intégration des données et dans le contrôle de leur qualité”. Bien évidemment, les offres sont différenciées selon la taille des flottes. Les plus petites, qui génèrent un volume modéré d’interactions et d’informations ne nécessitent en effet pas le même niveau d’intégration et de connectivité que les grandes. Le coût fac-
turé aux entreprises en dépend. Dans leurs versions les plus évoluées, les logiciels sont directement connectés aux interfaces des partenaires des entreprises et remontent automatiquement les factures des loueurs, des pneumaticiens, des cartes carburant ou des prestataires d’entretien. “C’est dans ce sens que nos solutions évoluent le plus ces dernières années, explique Amandine Verdasca. Nous avons une logique de progiciel, qui doit désormais être accessible par tous les acteurs concernés : le gestionnaire bien sûr mais aussi le comptable ou encore les fonctions dirigeantes. Et l’interconnexion de plus en plus poussée avec les fournisseurs permet de remonter les coûts et d’établir une analyse plus fine du TCO global de la flotte”. Des remontées qui peuvent être également très utiles pour croiser automatiquement des informations, notamment le kilométrage des véhicules, le nerf de la guerre en matière de gestion de flotte. “Les fonctionnalités que nos clients apprécient sont justement ces interconnexions avec les fournisseurs, précise Jean-Charles Martin. Ils plébiscitent également énormément les rappels fournis par nos logiciels, qui leur permettent par exemple de renouveler les véhicules en location en temps et en heure et d’éviter d’avoir recours à de la location courte durée, très coûteuse”.
DÉPLACEMENTS ALTERNATIFS
Les applications pour smartphone associées à ces logiciels se généralisent. Utilisées par les conducteurs des voitures, elles permettent de fluidifier les relations avec le gestionnaire, grâce par exemple à des rappels des périodicités d’entretien et la collecte informatisée des informations : kilométrage, consommation de carburant... À l’avenir, les éditeurs anticipent de nouveaux développements. La montée en puissance de la télématique embarquée en est un, même si son essor reste modéré en France. “Les choses changent un peu avec l’offre nouvelle des constructeurs, précise Jean-Charles Martin. Mais c’est surtout l’intervention de l’État qui pourrait accélérer ce développement, comme cela se passe déjà en Grande-Bretagne”. Plus généralement, les éditeurs pensent déjà à la transformation du mé métier de gestionnaire de flotte. Amandine Verdasca confirme : “À l’avenir, nos logiciels pourraient permettre de gérer la mobilité en entreprise au sens large en intégrant d’autres modes de déplacement comme les vélos électriques ou des cartes de recharge de véhicules électriques. Cela correspond à la demande des nouvelles générations, qui cherchent d’autres solutions pour se déplacer”.
L’INTERCONNEXION POUSSÉEAVECLES FOURNISSEUR S PERMET D’ ÉTABLIR UNE ANALYSE PLUSFINEDUTCO O