“J’AI TRAVAILLÉ TRÈS DUR, ÇA A PAYÉ”

“EN10JOURS, FRONTAFAITPLUS DEPROGRÈSQU’EN 3MOISENFRANCE”

Après HEC et un Master en entrepreneuriat, Mathilde Colin a cofondé l’application Front, logiciel de gestion d’emails en octobre 2013, à Paris. Pendant les premiers mois de l’entreprise, elle entreprend un voyage à San Francisco pour prendre la température du marché : “Pendant ce voyage de 10 jours, j’ai fait plus de progrès pour Front qu’en 3 mois en France en rencontrant énormément d’entreprises, toutes enthousiastes vis-à-vis de notre produit”, déclare-t-elle. À son retour, elle et son associé se posent sérieusement la question de déménager l’entreprise à San Francisco et sont pris à Y Combinator en juin 2014, l’un des plus grands incubateurs au monde. “La vraie raison était que j’étais plus heureuse de créer cette société à San Francisco grâce à cet enthousiasme local qui me donnait beaucoup d’énergie. J’avais l’impression que l’entreprise grandirait mieux ici”. Mathilde Colin a donc débarqué avec son entreprise, à 24 ans, “avec un diplôme d’une école de commerce que personne ne connaît” (sic). Mais tout est possible aux États-Unis, d’autant plus à San Francisco, “la ville où la tech est la plus active”. Quatre ans après, elle compte 4 000 clients et a levé plus de 80 millions de dollars en tout. La recette ? “J’ai travaillé très dur, ça a payé”, la confiance aussi. Si les e-mails sont un sujet sensible du fait de la confidentialité, des entreprises américaines ont rapidement fait confiance aux équipes de Front : “Facebook ou Google étaient aussi des petites entreprises il y a quelques années. Donc, notre petite taille à l’époque (ils sont 110 aujourd’hui, en comptant les bureaux parisiens, Ndlr) ne les a pas freinés.” Son meilleur conseil ? Faire partie d’un accélérateur pour se faciliter la tâche avec l’administratif et surtout bénéficier du réseau.