Flotte auto : Comment la télématique change la donne
Longtemps dépendant de la bonne volonté des utilisateurs de véhicules, le gestionnaire de flotte peut désormais compter sur la télématique pour obtenir une remontée d’informations fiable et automatisée. Après avoir été longtemps réticentes, les entreprises françaises investissent de plus en plus dans ces solutions.
La remontée d’information apparaît comme l’une des problématiques majeures du métier de gestionnaire. Combien un véhicule parcourt-il de kilomètres, comment est-il réellement utilisé, quand doit intervenir la prochaine révision, voilà autant de données apparemment simples qui deviennent difficiles à mobiliser de façon systématique lorsque le parc de véhicules s’agrandit. Longtemps, la seule façon de procéder était de demander aux utilisateurs d’effectuer ces relevés, ce qui nuisait à leur fiabilité. Or ce sont bien évidemment eux qui permettent d’anticiper et de maîtriser au mieux les coûts d’une flotte. La télématique consiste à remonter automatiquement les informations grâce aux systèmes embar- qués des véhicules qui les communiquent à des plates-formes de gestion informatisées. L’intérêt est évident et les motivations qui conduisent à son adoption sont multiples. “Réduire les coûts, notamment du poste carburant, constitue la principale motivation de nos clients”, explique Annick Renoux, directrice commerciale France de TomTom Telematics.
DES FONCTIONS NOMBREUSES
Les économies réalisables grâce à la télématique sont innombrables. La première concerne la taille de la flotte : elle permet en effet de repérer facilement les véhicules qui ne tournent pas et d’en ajuster le nombre le cas échéant. Lorsque l’on y ajoute la géolocalisation, elle permet de redessiner au
mieux les tournées des salariés, notamment pour les entreprises qui livrent des services ou des marchandises. Elle est également un moyen d’inciter les conducteurs à une conduite plus économique. “Le cas typique pour les sociétés de livraison concerne les arrêts des véhicules moteur tournant pendant la distribution qui peuvent rapidement coûter très cher à l’entreprise s’ils se multiplient. Notre boîtier permet de remonter ce type de comportement. Selon les cas son utilisation permet d’obtenir des réductions de consommation situées
entre 5 et 30 %”, précise Annick Renoux. Les économies ne sont pas les seules motivations des flottes qui passent à la télématique. Elle permet en effet d’agir sur le comportement des conducteurs et de réduire la sinistralité. Les boîtiers sont capables de repérer les accélérations et les freinages brusques qui dénotent une conduite à risques. Certaines entreprises mettent ainsi en place des systèmes de notation : en dessous de certaines notes attribuées par le logiciel, les salariés sont invités à suivre une formation à la conduite. Une telle politique a un impact direct sur les coûts en réduisant les primes d’assurance et l’usure des consommables, plaquettes de freins et pneumatiques. Autre fonctionnalité très recherchée par les gestionnaires depuis l’obligation de dénoncer les salariés auteurs d’infraction : la désignation du conducteur sur les véhicules partagés. Cette fonction nécessite une installation plus complexe qu’un simple boîtier mais permet à la foi de protéger l’entreprise et faciliter l’autopartage.
DES OFFRES TRÈS DIVERSIFIÉES
Si les flottes françaises ont longtemps été en retard par rapport aux autres pays européens sur ce front, les mentalités sont en train d’évoluer. “Nous enregistrons une croissance à deux chiffres et nous sommes sollicités aussi bien par les TPE que par
des grands groupes”, confirme Annick Renoux. Il est vrai que les offres sont de plus en plus variées et modulables selon les besoins des clients. Le marché compte un grand nombre d’acteurs, à commencer par les spécialistes tels que TomTom, Masternaut ou Axodel. Chacun propose sa propre plate-forme de gestion mais peut aussi selon le désir du client fournir des données utilisables sur les principaux logiciels de gestion de flotte. Les plus gros éditeurs de logiciels commercialisent d’ailleurs leurs propres solutions, le plus souvent grâce aux partenariats qu’ils nouent avec les spécialistes de la télématique. Les constructeurs eux-mêmes se lancent dans l’aventure, poussés par la montée en puissance de l’automobile connectée. Ainsi les derniers modèles du groupe PSA équipés de l’option “Connect Box” n’ont pas besoin d’être équipés d’un boîtier additionnel. Le groupe automobile entretient des relations étroites avec les spécialistes de la télématique, parmi lesquels Axodel, qui peuvent se connecter directement aux véhicules. Chez Renault, la politique est différente puisque le constructeur propose sa solution intégrée baptisée Pro+board dotée de son propre logiciel d’analyse de données. Domaine d’activité encore récent, la télématique embarquée est encore en effervescence et les possibilités s’accroissent constamment. Les spécialistes cherchent désormais à s’adapter aux spécificités des métiers. Masternaut tout comme TomTom Telematics travaillent ainsi sur des solutions capables de transmettre les températures sur les véhicules effectuant du transport réfrigéré afin d’éviter toute rupture de la chaîne du froid. Et ce n’est qu’un début !
LES SPÉCIALISTES CHERCHENT À S’ ADAPTER AUX SPÉCIFICITÉS DESMÉTIERS