Gestion : Délais de paiement, surveillez vos factures !

S’ils ont baissé depuis une dizaine d’années, les délais de paiement sont toujours élevés et les entreprises payées en retard peuvent en pâtir. Prenez en main la gestion de vos factures pour être payé en temps et en heure !

Depuis l’entrée en vigueur de la loi de modernisation de l’économie (LME) en 2008, qui encadre les délais de paiement (ceux-ci ne doivent pas excéder 60 jours nets), les délais de paiement ne cessent de baisser, s’établissant depuis 2011 autour de 45 jours de chiffre d’affaires pour les délais clients et 50 jours d’achats pour les délais fournisseurs (Observatoire des délais de paiement). Si une amélioration des délais de paiement est à noter, ces derniers sont encore trop élevés. Notamment pour les petites entreprises qui ont ainsi du mal à se constituer une trésorerie et donc à payer leurs propres créanciers mais aussi à financer leur développement. “Un quart des dépôts de bilan sont causés par des retards de paiement”, souligne Philippe Bernis, fondateur et gérant de Direct Recouvrement. Alors comment réussir à se faire payer en temps et en heure ? Il s’agit de mettre en place une organisation rigoureuse. Avant de s’attaquer au recouvrement de ses créances, il s’agit de comprendre les raisons des retards de paiement. La société Intrum Justitia a défini sept profils différents de mauvais payeurs : les insolvables qui rencontrent des difficultés pour régler leurs dettes (16 %), les sincères qui utilisent le non-paiement comme moyen de pression pour régler un litige (18 %), les déménageurs qui n’habitent pas à l’adresse indiquée (18 %), les laxistes qui négligent les relances (12 %), les experts qui mettent en place une véritable stratégie de non-paiement (12 %), les électrons libres qui refusent les contraintes (16 %), et enfin les anonymes qui ne se sentent pas obligés de payer car ils ne connaissent pas le débiteur (8 %). Une étude qui montre que les mauvais payeurs font rarement preuve de mauvaise foi : ils sont au pire insolvables, désorganisés ou en attente d’une réponse claire à leur réclamation et, au mieux, ont déménagé. Premier enseignement de cette étude : s’assurer de la solvabilité de ses clients. “Face à un client peu solvable, il peut être judicieux d’exiger des acomptes pour réduire le risque d’impayés”, avance Bertrand Mazuir, co-fondateur de My DSO Manager. On peut également décider de ne pas faire affaire avec un client jugé trop peu solvable. Autre élément d’importance : il faut s’assurer qu’aucun litige n’empêche le client de payer sa facture. “Il faut éviter les litiges et tout faire pour les traiter au plus vite”, conseille Denis Le Bossé, président du cabinet Arc.

RELANCES PRÉVENTIVES

Il s’agit aussi de s’assurer que la facture a bien trouvé le créancier et que ce dernier l’a comprise et acceptée. “Il faut proposer une facture claire et

juste”, pointe Denis Le Bossé. Bertrand Mazuir souligne l’importance que la facture soit adressée aux bonnes personnes et invite à se renseigner sur le circuit de facturation de ses créanciers. La dématérialisation peut en ce sens être une aide. Face à des clients désorganisés et même pour ceux de mauvaise foi, il ne faut pas hésiter à relancer avant même l’échéance de la facture. Cela peut se faire automatiquement par e-mail grâce à des outils de recouvrement. “Et si le client ne paye pas à échéance, un système de relances progressives doit être mis en place jusqu’à une

mise en demeure, voire un contentieux”, décrit Bertrand Mazuir qui conseille cependant d’éviter les contentieux qui sont longs, chers et sans garantie de résultats. Quoi qu’il en soit, il recommande de bien surveiller le paiement de ses factures, de ne pas en négliger la gestion. Philippe Bernis conseille même d’aborder le sujet des délais de paiement dès le contrat, pour pouvoir ensuite relancer sans difficulté. Un sujet important également d’un point de vue de la relation client-fournisseur : dans l’entreprise aussi les bons comptes font les bons amis !