Chronique du XXIe siècle : Inclusion, le moteur franco-allemand
Alors que viennent de se terminer les commémorations de la Grande Guerre, l’amitié franco-allemande a abouti à une importante réalisation politique : faciliter l’intégration des réfugiés dans les marchés du travail français et allemand.
Depuis plus d’une décennie, toutes les études ont montré l’apport irremplaçable de la diversité à la prospérité de nos économies et de nos sociétés. Or si l’intégration par le travail est une préoccupation humanitaire louable, c’est aussi et surtout un levier de performance pour toutes les organisations qui font le choix de faire de la crise des réfugiés une opportunité. Les représentants du Conseil franco-allemand à l’intégration (CFAI) se sont ainsi réunis à Paris cet automne pour deux journées de travail en atelier autour du thème de l’intégration des primoarrivants sur le marché du travail.Les 20 recommandations proposées par le CFAI concernent l’accompagnement de cette intégration, la reconnaissance des diplômes et autres qualifications, le rôle des entreprises et de l’entrepreneuriat dans le processus d’intégration dans le marché du travail ou encore celui de la société civile et de l’innovation dans l’insertion professionnelle.
MESURES CONCRÈTES
Cette approche a notamment permis de mettre en avant la nécessité d’une plus forte interaction entre les différents domaines d’intégration (logement, emploi, santé, formation, etc.). Parallèlement, il est demandé de distinguer différents groupes-cibles selon le niveau de qualification et leurs besoins en adaptant les mesures, et de préciser les rôles des différents acteurs (État, collectivi- tés, société civile) pour parvenir à une meilleure complémentarité des actions et dispositifs. C’est par exemple le cas pour les besoins des femmes migrantes qui doivent être mieux pris en compte. Enfin l’apprentissage de la langue se fait beaucoup plus vite lorsqu’on est en situation professionnelle. Pour réaliser une bonne intégration professionnelle, il est ainsi proposé de généraliser les cours de langue orientés sur les compétences et besoins professionnels. Plus largement, il convient de repenser les cours de langue, avec également plus de moyens dédiés – y compris en rendant les conditions de travail plus attractives pour les enseignants ou en renforçant les offres de cours en ligne pour couvrir tout le territoire, les régions rurales incluses. Concrètes et pragmatiques, les 20 propositions formulées par le CFAI ont également permis d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion qui préfigurent des actions à haut potentiel.
L’INTÉGRATION PAR LE TRAVAIL EST UN LEVIERD E PERFORMANCE