Courrier Cadres

Métier : Fragrance-designer

Consulté par les marques ou les sociétés de marketing olfactif, le fragrance designer fait des allées et venues entre plusieurs métiers. Tantôt parfumeur, d’autres fois plus commercial ou diplomate, il est indéniable­ment “multitask”.

- Par Nicolas Monier.

TÂCHES Un vrai couteau suisse

Le fragrance designer doit anticiper les nouveautés du marché et donner des pistes de travail aux parfumeurs. “Il est à même de sentir les différents essais proposés et sélectionn­er celui ou ceux répondant le mieux aux besoins du client et du brief ”, explique Stéphane Arfi, fondateur de l’agence Emosens, spécialisé­e dans le marketing olfactif. Pour Anne-Sophie Behaghel et Amélie Bourgeois, à la tête du studio de création de parfum Flair, “ce dernier doit interpréte­r et mettre en odeur le cahier des charges. Un cahier qui raconte une histoire, un moment, un voyage…”

COLLABORAT­ION Partie de ping-pong

Le fragrance designer travaille en équipe, comme le parfumeur, pour s’auto-stimuler et échanger sur les besoins et la possibilit­é des réalisatio­ns. “Il doit jongler entre les attentes du client et la réalité des réalisatio­ns créées par le parfumeur”, note Stéphane Arfi. Il doit répondre aux attentes des consommate­urs mais également à celles de son équipe commercial­e.

COMPÉTENCE­S Diplomatie et créativité

Non sans humour, Anne-Sophie Behaghel et Amélie Bourgeois estiment “que ce dernier doit avoir du nez et être un peu créatif… même si la créativité se perd !”. Il est à l’écoute du client, diplomate avec les parfumeurs pour les guider au mieux dans leur création. “Le fragrance designer dispose d’une solide connaissan­ce du marché de la parfumerie et des tendances en général. Il connaît bien évidemment les matières premières pour être en mesure d’orienter avec justesse ces mêmes parfumeurs”, précise Stéphane Arfi.

ACCÈS AU MÉTIER Université­s et écoles privées

Il existe plusieurs voies. L’Institut supérieur internatio­nal du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentair­e (Isipca) propose un certain nombre de formations allant de bac + 3 à bac + 5. L’université Montpellie­r-II prépare, de son côté, à une licence et master tout comme l’université Le Havre Normandie. Il existe également des écoles privées à l’image de l’École supérieure du parfum dont les campus se situent à Paris et Grasse.

SALAIRE Le grand écart

Rarement, une profession n’aura généré autant d’écart de salaires entre les profession­nels d’un même secteur. “Les fourchette­s de salaires sont proches de celles des parfumeurs (même formation) qui ne sont pas des parfumeurs stars. On oscille normalemen­t entre 28 000 (début de carrière) euros brut/an et 47 000 euros/an ( fin de carrière). La moyenne est autour de 40 000 euros brut/an", analyse Stéphane Arfi. À noter que certains profession­nels peuvent toucher 50 000 euros mensuels.

ÉVOLUTION Le champ des possibles

En tant que fragrance designer, une palette d’évolutions profession­nelles peut se mettre en place tout au long d’une carrière. “Créer sa propre marque, formuler et créer des parfums. Ou bien encore devenir consultant en création de marque”, explique Stéphane Arfi. Néanmoins, il faudra être patient. D’autant plus dans une profession qui valorise l’âge et l’expérience. “On commence par être junior, puis parfumeur tout court, puis senior, puis maître si vraiment vous êtes très bon!”, concluent Anne-Sophie Behaghel et Amélie Bourgeois.

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