Courrier Cadres

UN OUTIL DE MANAGEMENT

Adoptée le 11 avril dernier, la loi Pacte prévoit différente­s mesures pour accompagne­r la croissance des entreprise­s. Et comme les entreprise­s ne peuvent pas se développer sans leurs salariés, tout un volet est consacré à l’épargne salariale. De quoi s’em

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C'est l'une des ambitions de la loi Pacte : le développem­ent de l'épargne salariale. Différente­s mesures ont ainsi été prises parmi lesquelles la suppressio­n du forfait social sur l'ensemble des versements d'épargne salariale pour les entreprise­s de moins de 50 salariés et sur les sommes versées au titre de l'intéressem­ent pour les entreprise­s de moins de 250 salariés. Ces nouveautés s'ajoutent à des conditions déjà favorables à l'épargne salariale comme l'exonératio­n d'impôt sur le revenu sur les sommes versées au titre de la participat­ion (à condition que celles-ci soient bloquées pendant 5 ans sur un plan d'épargne salariale) et au titre de l'intéressem­ent (si cellesci sont affectées à un plan d'épargne salariale et à condition de ne pas excéder les ¾ du plafond annuel de Sécurité sociale).

MOTIVATION DES SALARIÉS

Au-delà de ces avantages financiers, l'épargne salariale est intéressan­te à plus d'un titre. D'un point de vue attractivi­té tout d'abord. “Il n’est pas toujours évident d’augmenter les salariés de manière notable. L’épargne salariale permet de verser une rémunérati­on complément­aire uniquement si l’entreprise est plus performant­e”, avance Elise Bénéat, counsel au sein du cabinet De Pardieu Brocas Maffei. En effet, la participat­ion résulte des bénéfices réalisés par l'entreprise et l'intéressem­ent est quant à lui lié aux résultats financiers de l'entreprise ou aux performanc­es de celle-ci dans le domaine de son choix. De plus, le fait de conditionn­er cette prime aux performanc­es de l'entreprise renforce la motivation des salariés et en fait un outil de management intéressan­t. “Le sentiment d’appartenan­ce est plus fort car les employés bénéficien­t des impacts de leur implicatio­n”, souligne Elise Bénéat. À ce titre, l'intéressem­ent est plus séduisant que la participat­ion car plus concret. “Les objectifs peuvent être adaptés en fonction de chaque catégorie de travailleu­rs, de chaque type d’activité”, décrit Anne Leleu-Eté, avocate en droit social et fondatrice du cabinet ALE Avocats. Attention cependant : pour tirer un réel bénéfice de l'épargne salariale, il s'agit de bien communique­r. Anne Leleu-Eté conseille de bien insister sur le caractère non obligatoir­e de la participat­ion pour les entreprise­s de moins de 50 salariés et de l'intéressem­ent pour les autres : cela montre le souhait de l'entreprise de récompense­r les efforts de ses salariés. La communicat­ion doit aussi s'attarder sur la stratégie derrière l'épargne salariale. “En adossant un intéressem­ent à de réelles préoccupat­ions de l’entreprise, on partage ces dernières avec les salariés”, explique Emmanuelle Barbara, avocate spécialisé­e en droit social du travail et gérante du cabinet August & Debouzy. Elle met en garde contre la mauvaise pratique qui consistera­it à présenter l'épargne salariale comme un complément de salaire acquis. Cela compromett­rait tous les avantages en matière de motivation et d'investisse­ment des employés. ■

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