Courrier Cadres

REPRENDRE L’ENTREPRISE”

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troisième associé. “Christian Pommier voulait que ce soit moi. J’étais surpris de la propositio­n. Ma première réaction fut de lui dire que je n’y connaissai­s vraiment rien aux ongles !, confie Laurent Treuil. Puis, je gagnais correcteme­nt ma vie en tant que banquier et je n’avais pas forcément la volonté de me reconverti­r. Surtout que je venais d’être promu directeur d’agence.” Laurent Treuil se laisse toutefois convaincre de rencontrer les deux salariés-repreneurs. Face à Laurence Révolte et François Léonard, respective­ment directrice marketing et directeur administra­tif et financier de l’Onglerie, il découvre alors un secteur porteur et se laisse séduire par la propositio­n de rejoindre le duo d’associés. “Au fond de moi, j’ai toujours rêvé de lancer mon entreprise et je me suis dit, qu’au final, je ne risquais rien”, se souvient alors Laurent Treuil. Une fois la décision prise de se lancer dans l’aventure, Laurent Treuil devait toutefois annoncer la nouvelle à son ancien patron. “Je suis allé le voir et lui ai expliqué l’opportunit­é qui se présentait. Il m’a suivi à 100 % en me disant qu’il avait toujours rêvé de le faire et qu’il m’aiderait à concrétise­r mon projet. La Caisse d’Épargne m’a ainsi prêté de l’argent pour acheter mes parts de l’entreprise et m’a également octroyé un congé sans solde de deux ans. Si jamais cela ne fonctionna­it pas, mes supérieurs me réintégrai­ent l’entreprise. J’ai eu une chance en or !”, admet l’ancien banquier.

FAIRE SA PLACE

Malgré le soutien de son ancien employeur, le chemin est encore long pour Laurent Treuil. Car si le feeling passe parfaiteme­nt avec les associés, il a fallu faire sa place auprès des équipes internes mais aussi des franchisés. “Je ne connaissai­s pas du tout le métier, donc il y a eu un peu de méfiance. Puis, j’arrivais dans une enseigne bien établie, avec 30 ans d’histoire. Tout seul, je n’aurais pas pu reprendre l’entreprise.” Le directeur général de l’Onglerie affirme que la pratique du sport l’a beaucoup aidée dans sa manière de manager les équipes et d’accompagne­r ses franchisés. “J’ai passé mon brevet d’État d’entraîneur de rugby il y a 15 ans, cela m’a permis d’apprendre à mieux gérer l’humain et à remotiver les équipes”, insiste Laurent Treuil. Son objectif aujourd’hui ? Inciter les salariés du réseau à se lancer à leur compte en reprenant notamment des instituts. “L’ascension sociale est très importante pour nos candidates”, insiste-t-il. L’ancien banquier ne regrette pas du tout son choix de carrière. “Même si je suis plus stressé qu’avant et que j’ai perdu tous mes cheveux, si c’était à refaire je le referai sans hésiter”, ironise Laurent Treuil. L’ancien banquier l’admet toutefois : les deux premières années n’ont pas été faciles, notamment financière­ment. “J’ai quitté un poste de salarié pour partir dans l’inconnu. Mes proches m’ont pris pour un fou. Aujourd’hui, j’ai augmenté mon salaire de 20 % mais j’ai aussi gagné une importante richesse intellectu­elle. C’est réconforta­nt de voir cette évolution alors que je n’ai qu’un bac +3 en poche, ce qui n’était pas grandchose à l’époque”, conclut-il. ■

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