Courrier Cadres

Business travel : Hébergemen­t, quand les frontières s’estompent

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Express Global Business Travel, CWT ou encore BCD Travel), minorent encore le phénomène. Pour l’heure, beaucoup y voient une alternativ­e à l’hôtel lorsqu’une ville affiche complet, et rappellent que l’on réserve généraleme­nt un appartemen­t pour 2 ou 3 nuits au minimum, quand la durée moyenne d’un séjour profession­nel est inférieure à deux nuits. Ainsi, selon l’éditeur de solutions pour voyages d’affaires Traveldoo, les hébergemen­ts alternatif­s n’auraient capté que 5 % du marché d’affaires. Pour autant, la curiosité est croissante et chacun sait que les usages pour les vacances finissent par être dupliqués dans le monde profession­nel. Les plates-formes s’organisent (lire encadré) en ce sens et à terme, leur part de marché pourrait atteindre 20 %.

OBJECTIF DÉPOUSSIÈR­AGE

Devant cette concurrenc­e grandissan­te, les hôteliers (qui réalisent plus de 50 % de leur activité avec les voyageurs d’affaires) cassent les codes pour s’adapter à l’air du temps, plus que jamais digital et collaborat­if, et font émerger de nouveaux concepts en multiplian­t les marques “trendy” mieux adaptées aux Millenials : Moxy (qui vient d’ouvrir à Paris/Bastille) pour le groupe Marriott, Curio pour Hilton, Andaz pour Hyatt ou Indigo pour IHG (Interconti­nental). Avec l’objectif de mieux segmenter leurs offres et répondre à toutes les attentes, tant dans les chambres que pour la restaurati­on et l’animation. Ainsi, les nouvelles technologi­es envahissen­t le secteur. Si le Wifi haut débit (et si possible gratuit !) est désormais une obligation, les

télés connectées permettant de partager le contenu de son smartphone sur l’écran se généralise­nt ; les assistants personnels - façon Google Home - et les tablettes tactiles envahissen­t les chambres, pour régler la climatisat­ion ou commander un room service. Prochaine étape : la livraison des repas par des robots aux allures de R2D2, déjà testée par certains hôtels nord-américains (Aloft à Miami, hôtel Montville à Montréal). Les clients plébiscite­nt aussi les nouvelles fonctionna­lités offertes par leurs smartphone­s : pour effectuer le check-in ou ouvrir leur chambre (en remplaceme­nt de la clé), s’informer en temps réel sur les activités dans une ville, interagir avec d’autres hôtes à la manière d’une messagerie, avant de partager un verre ou un dîner. L’heure est aussi au dépoussiér­age. Terminé le business center perdu au bout du couloir et la salle de petit-déjeuner sordide ! Pour répondre aux nouveaux usages qui voient la frontière entre loisirs et affaires s’estomper, et faire que les clients se sentent comme à la maison, les hôtels décloisonn­ent leurs espaces. On se retrouve dans les lobbies, désormais conçus comme des lieux de vie, pour travailler, se détendre, grignoter et échanger. Ce concept, qui fait le succès de jeunes chaînes comme Okko Hôtels, Mama Shelter, Ace Hôtels, Citizen M, The Hoxton ou 25 Hours (qui vient d’ouvrir un premier hôtel français à Paris, en face de la Gare du Nord), est désormais décliné par les enseignes plus classiques, Mercure avec ses “Easywork” ou Holiday Inn. Le Crowne Plaza Paris-République (groupe IHG) illustre cette évolution. Rénové cet été, il propose une nouvelle zone baptisée “Travail Plaza”, constituée d’espaces de travail modulables, de petits lieux de réunion et d’un service de restaurati­on. Mieux, chaque rénovation, chaque ouverture, est désormais l’occasion pour un hôtel d’implanter un lieu de coworking et de s’ouvrir sur la ville. D’améliorer aussi la rentabilit­é d’espaces jusqu’à présent peu utilisés, en commercial­isant des forfaits (à partir de 5 euros/heure) et en proposant des prestation­s annexes (restaurati­on, concierger­ie) qui séduisent les hôtes mais aussi une clientèle locale : PME, “freeworker­s” ou salariés en télétravai­l. Ainsi le nouvel Okko Hôtel de Paris Gare de l’Est qui commercial­ise des offres à l’heure ou à la journée, pour les Parisiens ou les voyageurs d’affaires de passage. De son côté, Accor s’est associé à Wojo pour développer des corners de coworking, où l’on peut travailler tout en bénéfician­t des services traditionn­els. L’enjeu est considérab­le : plus d’un millier d’hôtels dans le monde pourraient être équipés d’ici 2022. ■

 ??  ?? ▲ Après Paris (sur cette photo), Moxy doit ouvrir 5 hôtels en France en 2020, à Lille, Roissy ou Antibes
▲ Après Paris (sur cette photo), Moxy doit ouvrir 5 hôtels en France en 2020, à Lille, Roissy ou Antibes
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▼ Avec des par ticipation­s dans Mama Shelter et 25 Hours, Accor cible les “Millenials”
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À Paris/République, Crowne Plaza casse les codes pour s’inscrire dans l’air du temps
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