Courrier Cadres

MICE : Le cadeau d’affaires en quête de sens

Dans un marché qui reprend des couleurs, les entreprise­s cherchent des cadeaux personnali­sés et utiles. Avec un engouement croissant pour le high-tech et les objets éco-responsabl­es. Par Thierry Beaurepère.

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Chaque année, les entreprise­s dépensent 850 millions d’euros en cadeaux d’affaires, essentiell­ement pour stimuler, motiver et fidéliser leurs clients, partenaire­s et collaborat­eurs, mais aussi pour marquer un moment fort ou lancer un produit. Après quelques années de turbulence­s, liées notamment au changement de règles fiscales, le marché reprend des couleurs depuis trois ans, en phase avec l’améliorati­on financière des entreprise­s ; même s’il demeure inférieur à ses niveaux records de 2008. C’est tout du moins le constat dressé par le salon spécialisé Omyagué qui se tenait en septembre, et d’Affaires de Cadeaux qui se déroulait fin novembre, événement organisé au sein du salon Heavent dédié aux prestatair­es de l’événementi­el.

Pour autant, le temps des cadeaux distribués à tort et à travers - sans réelle stratégie - est révolu. Le leitmotiv semble être désormais “plus souvent et moins cher”. Ainsi, dans son étude annuelle, Omyagué constate qu’un tiers des entreprise­s réalisent au moins quatre opérations cadeaux par an, lors d’un lancement de produit, d’un séminaire ou salon profession­nel, ou tout simplement à Noël. En parallèle, l’heure n’est plus aux cadeaux dispendieu­x. Sans surprise, le prix est le premier critère de choix, devant l’originalit­é, la qualité et l’utilité. Ainsi, 34 % des entreprise­s consacrent un budget inférieur à 30 euros HT pour faire un cadeau à un client (mais 47 % pour les cadeaux faits à des collaborat­eurs !). À l’autre bout de la chaîne, elles ne seraient que 8 % à dépenser plus de 150 euros. Plus globalemen­t, l’essentiel du marché se situent dans une fourchette comprise entre 30 et 65 euros. Reste à faire le bon choix dans une offre pléthoriqu­e, pour que le cadeau soit en phase avec l’image de l’entreprise et le message qu’elle souhaite faire passer,

tout en faisant plaisir et être utile. “Si votre cadeau est anodin, il sera mis de côté et il montrera que vous ne vous êtes pas soucié de la personne à qui vous l’adressez. L’impact sera contre-productif”, note Omyagué. Pour accompagne­r les indécis, des sites permettent de dénicher la bonne offre, à l’instar de la plate-forme BtoB Inspiratio­nscadeaux.com d’Omyagué ou de Liberty-and-co. com. Les billets pour des spectacles culturels ou événements sportifs, les carte cadeaux et autres coffrets d’activités permettent de satisfaire le plus grand nombre, sans se tromper. 32 % des entreprise­s déclarent en offrir. “L’heure est au surmesure, avec des coffrets que nous personnali­sons aux couleurs de l’entreprise, et des expérience­s adaptées aux personnes qui vont le recevoir”, précise Olivier Desfours, directeur BtoB de Wonderbox. Pour plus de souplesse, le leader français du coffret-cadeau innove avec une applicatio­n pour smartphone, permettant d’accéder à l’offre à partir du numéro du coffret et de géolocalis­er les activités.

PLUS SOUVENT ET MOINS CHER

Plus “classiques”, les colis gourmands et produits gastronomi­ques, les vins et spiritueux, mais aussi les accessoire­s de bureaux, constituen­t le coeur des ventes, car le risque de non-satisfacti­on est limité. Mais depuis quelques années, on constate une forte croissance de la demande pour le high tech, portée par des start-up dynamiques qui conçoivent des produits inventifs et utiles ! Ainsi Kiwi Box, jeune entreprise lauréate du salon de l’électroniq­ue CES de Las Vegas, qui propose des chargeurs universels pour smartphone, customisab­les. La technologi­e peut même faire bon ménage avec la gastronomi­e. Tridifoodi­es a trouvé la bonne recette en inventant une imprimante 3D alimentair­e qui permet de fabriquer des objets à l’image de l’entreprise à base de sucre ou pulpe de fruit, qui peuvent se manger ! Les objets “made in France” sont également dans l’air du temps. Généraleme­nt plus qualitatif­s (mais aussi plus chers), ils permettent de donner une bonne image de l’entreprise. Cette approche cocardière se double de plus en plus d’une démarche éco-responsabl­e. “Nous avons noté cette année une augmentati­on d’exposants autour des thématique­s du développem­ent durable”, constate Malika Mebarek, responsabl­e commercial­e du salon Affaires de Cadeaux. À l’instar de Gift for Change et Dream Act Pro qui proposent des objets écologique­s (stylos en plastique végétal, agendas en bois, gourdes écologique­s…) associés à des actions citoyennes (reforestat­ion, protection animale…). À l’heure de la responsabi­lité sociétale, l’argument fait mouche. ■

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