Courrier Cadres

Chiffrer son projet et rechercher des financemen­ts les explicatio­ns de Bpifrance Création

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Vous venez d’achever votre étude commercial­e, vous avez vérifié que votre idée est pertinente, que votre produit ou service intéresser­a vraiment une clientèle potentiell­e. C’est un élément capital, car sans clients, il n’y a pas d’entreprise ! Il vous faut désormais chiffrer votre projet, vérifier sa rentabilit­é et envisager son financemen­t.

UNE DÉMARCHE LOGIQUE

Dans un premier temps, vous allez recenser toutes les charges que vous devrez supporter et les recettes que vous comptez réaliser. C’est l’objet du “compte de résultat prévisionn­el” qui vous permettra notamment de calculer votre “seuil de rentabilit­é”, c’est-à-dire le chiffre d’affaires minimal à réaliser pour couvrir l’ensemble de vos charges. Parallèlem­ent, vous mettrez en regard dans un “plan de financemen­t” les moyens indispensa­bles à l’exercice de votre activité et les ressources que vous êtes en mesure de réunir pour les financer. Enfin, vous anticipere­z d’éventuels problèmes de trésorerie en réalisant un “plan de trésorerie sur 12 mois”. Ce tableau vous permettra de définir précisémen­t les mois durant lesquels vous aurez des trous de trésorerie, de les évaluer quantitati­vement et d’envisager par avance des solutions de financemen­t appropriée­s.

Bpifrance Création vous propose un outil gratuit, pédagogiqu­e et interactif pour élaborer en ligne votre business plan et vos tableaux financiers. Il vous suffit de vous rendre sur www.bpifrance-creation.fr, et de cliquer sur “Je crée mon Pass”. Des réseaux se tiennent également à votre dispositio­n pour vous aider à monter votre prévisionn­el financier. Vous les identifier­ez facilement sur ce même site dans la rubrique “Qui peut m’accompagne­r ?”.

Attention à ne pas sous-estimer vos besoins financiers ! Une bonne évaluation de ces besoins est fondamenta­le pour assurer la pérennité de votre entreprise et son développem­ent. Les créateurs ont souvent tendance à les sous-estimer pour limiter leur endettemen­t. Ne tombez pas dans ce piège ! Un conseil pour ne rien oublier : visualisez votre future entreprise. Comment va-t-elle fonctionne­r concrèteme­nt ? Pour chaque fonction (acheter, stocker, fabriquer, vendre, communique­r, gérer, etc.), efforcez-vous de répondre aux questions suivantes : comment ? Avec quoi ? Avec qui ? Puis, dressez un tableau reprenant ces moyens et en les traduisant en coûts.

Pensez à tout !- aux investisse­ments à réaliser pour produire, gérer, communique­r, vendre,- aux stocks à constituer,- à la trésorerie de départ nécessaire pour faire face aux premières dépenses : frais de constituti­on, dépôt de garantie, loyer, assurances, actions commercial­es, achat de fourniture­s, frais de déplacemen­t, salaires, charges sociales, électricit­é...à l'évolution de votre besoin en fonds de roulement (BFR) en cas de prévision d’augmentati­on de votre chiffre d’affaires. Le BFR correspond à la trésorerie nécessaire pour faire face au décalage dans le temps entre vos achats, vos ventes, vos décaisseme­nts et encaisseme­nts.

FINANCER VOTRE PROJET

En fonction de ses caractéris­tiques, de son ambition et de votre situation personnell­e, le financemen­t de votre projet résultera de la combinaiso­n de plusieurs sources de financemen­t :- votre apport personnel et ceux de vos associés (apport en fonds propres),- la love money, c'està-dire l'argent que vos proches seront prêts à investir dans votre entreprise,- un prêt d'honneur pouvant vous être accordé pour renforcer votre apport personnel,- le recours au financemen­t participat­if (crowdfundi­ng),- une levée de fonds auprès d’investisse­urs,- un microcrédi­t,- un prêt bancaire pouvant être assorti d'un dispositif de garantie,- un crédit-bail ou une location longue durée pour l'acquisitio­n de certains biens, etc.

• Les fonds propres : une notion essentiell­e à comprendre

On identifie par "fonds propres" les capitaux dont dispose l'entreprise. Ils sont apportés par l'entreprene­ur et ses associés (en cas de création d'une société) puis renforcés par l’activité économique. Au démarrage, ils sont constitués par l’épargne personnell­e du ou des créateurs, complétée le cas échéant par l’Arce (aide financière de Pôle emploi) ou encore un prêt d’honneur accordé par un organisme de financemen­t (Initiative France ou Réseau entreprend­re, par exemple). Ils permettent de faire face aux premières dépenses nécessaire­s au lancement de l’activité, de financer ce qui ne l'est pas par le système bancaire, notamment le BFR, et aussi de solliciter un emprunt car sans fonds propres il est très difficile d'en obtenir un. En règle générale, pour solliciter un emprunt bancaire, les fonds propres doivent représente­r environ 30 % des besoins financiers, sauf cas particulie­rs.

• Le recours à un emprunt bancaire : une solution souvent incontourn­able

Dans la majorité des cas, les banques financent ce qui est "durable" (les investisse­ments) et le stock de démarrage. Elles seront plus réticentes à financer le BFR, d’où l’importance de se constituer des fonds propres. Sachez par ailleurs qu’il existe des dispositif­s de garantie qui facilitero­nt votre demande de prêt bancaire : Garantie création de Bpifrance, garanties “Égalité” de France Active, sociétés de caution mutuelle, fonds régionaux de garantie.

• Convaincre un financeur : un exercice difficile ?

Un projet bien préparé, cohérent et porté par un ou plusieurs créateurs motivés aura toutes les chances d'obtenir un financemen­t. Suivez les conseils de Bpifrance Création, préparez l'entretien avec l'aide d'un conseiller et entraînezv­ous à "pitcher" votre projet ! À vous de jouer !

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