Nuage de mots : Walking meeting
#Réunion #Échanges #Équipe #Co-walking #Entretien #Marcher
Les salariés restent assis 7 heures 24 par jour, ce qui n’est pas sans risques pour leur santé. Mais face à cela, depuis peu, une nouvelle façon de travailler en équipe se développe : les walking meetings, ou “co-walking”. Inspirée des pratiques de certaines personnalités historiques ou actuelles (Rousseau, Aristote, mais aussi Steve Jobs et Mark Zuckerberg, qui privilégie les promenades dans les bois pour ses entretiens d’embauche), la “réunion en marchant” est de plus en plus courante aux USA, mais encore méconnue en France. “On peut citer une poignée d’entreprises, de Decathlon à Axa, en passant par Esthée Lauder et la Camif. Toutefois, les organisations sont dans une dynamique qui devrait les mener vers les walking meetings : elles cherchent à améliorer leur marque employeur (lire notre dossier p.20) et à développer la QVT, notamment en luttant contre la sédentarité et en désengorgeant les bureaux et les salles de réunion”, explique Élizabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, agence de conseil en RSE. L’objectif des walking meetings est d’éviter aux salariés de passer trop de temps assis, pour des raisons de santé, mais aussi de productivité. Ainsi, selon une étude de l’université de Stanford, marcher augmente de 60 % les “pensées divergentes”, celles qui génèrent les idées créatives. Mettre fin à la réunionite et privilégier les réunions en marchant semble donc avoir de multiples avantages, pour les entreprises comme pour les salariés. “Cela stimule leur bienêtre, mais aussi leur motivation. Discuter en marchant libère davantage la parole”, décrit Élizabeth Laville. Le préfixe “co-” de “co-walking” prend ainsi tout son sens : il s’agit d’avancer ensemble, tous sur un pied d’égalité.
“La dynamique entre les personnes n’est plus la même, la hiérarchie est atténuée. Les échanges sont plus authentiques, moins formels”, ajoute la fondatrice d’Utopies. Les walking meetings se prêtent-elles à toutes les réunions ? “L’idée n’est pas de changer toutes les réunions, mais de le faire de manière adaptée”, observe-t-elle. Selon l’université de Stanford, les pensées “convergentes” (celles qui aboutissent à une prise de décision et nécessitent un débat posé) se partagent mieux assis dans un bureau. Il est aussi difficile de faire marcher ensemble plus de 3 personnes. “Les réunions qui se prêtent le mieux à la marche sont celles où l’on échange des idées et des réflexions créatives en petit groupe, ainsi que les entretiens individuels”, note Élizabeth Laville. Attention, enfin, à bien préparer une walking meeting en amont, de la même façon qu’une réunion classique. “Étant donné qu’il s’agit d’une activité extérieure, il faut prévoir des chaussures adaptées, vérifier la météo. Il faut aussi planifier un itinéraire, tenir compte de la largeur des trottoirs, et fixer une durée à la réunion : entre 30 et 60 minutes, par exemple”, indique Élizabeth Laville. À l’organisateur de prévoir également des outils (carnets, dictaphones) pour garder en mémoire les idées évoquées.