UN TRAVAIL D’ÉQUILIBRISTE
En matière d’absences estivales, tout est une question de dosage : il faut penser aux contraintes de l’entreprise sans braquer les salariés. Pour réussir, anticipation et communication sont les maîtres-mots. Par Ève Mennesson.
d’émettre des voeux. “Cela peut se faire via une note écrite mais le sujet peut également être abordé lors d’une réunion, ne serait-ce que pour connaître les contraintes de chacun”, conseille Annette Chazoule, responsable de l’expertise management de Cegos. Une fois les voeux émis par les salariés, le manager prend la décision en respectant certains critères : ancienneté mais aussi situation familiale (famille monoparentale, enfants handicapés, mode de garde, vacances du conjoint, situation d’aidants familiaux, personnes qui retournent dans leur pays d’origine). “Il ne faut surtout pas nier une situation qui existe, prévient Fabienne Mestdagh. Ces différents critères doivent être justes et surtout partagés”. Communiquer permettra d’expliquer la situation à des salariés qui se sentent lésés. “Il n’est pas possible d’être égalitaire, des arbitrages sont obligatoires, mais il faut être équitable et ne pas hésiter à rééquilibrer les années suivantes”, pointe Annette Chazoule. Myriam de Gaudusson, avocat associée au cabinet Franklin rappelle quant à elle que c’est l’employeur qui a le dernier mot en cas de désaccord entre salariés. “Cela peut aller dans certains cas très extrêmes jusqu’aux prud’hommes mais les difficultés autour des congés se présentent plutôt lors de la rupture des contrats de travail”, précise-t-elle. Une fois les congés validés, il est possible de revenir dessus jusqu’à un mois avant le départ. Pas au-delà. “Sauf circonstances exceptionnelles comme un salarié décédé, une entreprise en redressement judiciaire ou encore une commande à honorer qui va sauver l’entreprise”, énumère Cécile Villié, avocat en droit du travail. L’anticipation doit également être de mise afin de mettre en place une organisation fonctionnelle malgré le départ de plusieurs salariés en vacances. On peut par exemple embaucher des intérimaires ou des salariés en CDD. Cela doit se prévoir à