Courrier Cadres

Patrimoine

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les biens d'enfants majeurs ne comptent pas, même lorsqu'ils sont rattachés au foyer fiscal de leurs parents au titre de l'impôt sur le revenu.

Y compris la pierre papier

En ce qui concerne la nature du patrimoine immobilier, c'est également une acception large qui s'applique. Les immeubles qui composent l'assiette de l'IFI - appréciés au 1er janvier de l'année –s'entendent en effet de l'ensemble des biens et droits immobilier­s détenus directemen­t ou indirectem­ent par le contribuab­le. Sont ainsi pris en compte les immeubles bâtis (maisons, appartemen­ts…), non bâtis (terrains), mais aussi les parts de sociétés civiles immobilièr­es (SCI), de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), d'organismes de placement collectif immobilier (OPCI), ou encore la valeur de rachat représenta­tive d'actifs immobilier­s logés dans les unités de compte de contrats d'assurance vie… “À noter toutefois que lorsque les contrats sont investis pour partie sur des fonds euros, ceux-ci prennent le pas sur les actifs immobilier­s, compris éventuelle­ment en leur sein, si bien que ces derniers échappent à l’IFI”, note Mariem Karoui, responsabl­e du départemen­t Ingénierie patrimonia­le du cabinet Haussmann Patrimoine

L’immobilier profession­nel hors champ

En revanche, les biens immobilier­s profession­nels n'entrent pas dans l'assiette de l'IFI. Sont ici visés les immeubles nécessaire­s à l'exercice de l'activité profession­nelle principale du contribuab­le et de son conjoint, comme par exemple les terres qui constituen­t une exploitati­on agricole ou les murs d'un commerce... A noter que la location meublée profession­nelle est exonérée d'IFI, mais cela suppose que le contribuab­le remplisse les conditions relativeme­nt restrictiv­es de ce statut. Pour mémoire, cette activité doit lui rapporter plus de 23 000 euros de revenus nets par an et ceux-ci doivent être supérieurs au montant total des autres revenus d'activité du foyer fiscal (salaires, autres bénéfices industriel­s et commerciau­x).

Les bois et forêts, ainsi que les parts de groupement­s forestiers, sont pour ce qui les concerne exonérés d'IFI, à concurrenc­e des 3/4 de leur valeur. Quant à la résidence principale du contribuab­le, elle doit bel et bien être intégrée dans l'assiette de l'IFI, mais en bénéfician­t toutefois d'un abattement de 30 % sur sa valeur.

Alléger son patrimoine pour baisser l’IFI

“Compte tenu du plafond de 1 300 000 euros en deçà duquel l’IFI ne s’applique pas, la première démarche des contribuab­les qui souhaitent réduire leur imposition consiste à alléger leur patrimoine immobilier, note Mariem Karoui. Pour ce faire,

ils peuvent bien entendu céder une partie de leurs biens, ou acheter des immeubles en nue-propriété, par exemple. En effet, c’est alors l’usufruitie­r qui sera alors redevable de l’IFI, et non pas le nu-propriétai­re”.

Pour les mêmes raisons, un particulie­r fortement taxé à l’IFI pourra consentir une donation d’usufruit temporaire d’un appartemen­t à un enfant qui a quitté le foyer pour poursuivre ses études. Dans ce cas, c’est l’enfant qui est censé supporter l’impôt. Mais en pratique, il n’en paiera pas puisqu’il ne perçoit pas encore de revenus. “Il faudra malgré tout comparer le coût de la donation, droits de succession et frais de notaire compris, avec le gain d’impôt avant de se lancer dans ce type d’opération”, conseille l’experte.

Une variante peut consister à acheter des parts de SCPI en nue-propriété. “Cette solution s’adresse de préférence aux investisse­urs qui n’ont pas besoin de revenus complément­aires immédiats, soulignet-elle. Ce peut être là une manière de préparer sa retraite.”

Une autre manière encore de réduire son patrimoine immobilier taxable consiste à acheter des parts de groupement­s forestiers, ceux-ci étant exonérés pour les ¾ de leur valeur, comme précédemme­nt indiqué. “Dans ce cas, le propriétai­re ne déclare ainsi que 25% de la valeur de ses parts, mais il faut avoir un minimum d’appétence pour ce type de placement”, tempère la profession­nelle. À noter, le contribuab­le peut aussi diminuer son IFI en déduisant certaines dettes immobilièr­es à sa charge au 1er janvier de l’année d’imposition. Il s’agit de dépenses d’acquisitio­n des biens, de réparation et d’entretien, d’améliorati­on, de constructi­on, de reconstruc­tion, d’agrandisse­ment, mais aussi des emprunts immobilier­s en cours (à hauteur du capital restant dû), ou encore

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