Courrier Cadres

Ressources humaines : La parentalit­é, un challenge pour l’entreprise

La crise que nous venons de traverser et cette longue période de télétravai­l contraint a inévitable­ment rebattu les cartes de la question de la parentalit­é en entreprise. Pourquoi, plus que jamais, les ressources humaines et le management ont-ils intérêt

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ne salariée qui annonce sa grossesse, un collaborat­eur qui souhaite prendre son congé de paternité, mais aussi une employée divorcée qui envisage de passer au temps partiel. Dans le quotidien des RH et des managers, la parentalit­é est incontourn­able. “Les salariés parents sont souvent ceux qui sont les plus stressés, en raison de difficulté­s à articuler leurs temps de vie.”, observe Jérôme Ballarin, fondateur de l'Observatoi­re de l'équilibre des temps et de la parentalit­é en entreprise (OPE).

“Les organisati­ons qui aident leurs salariés aident leurs propres performanc­es. Un collaborat­eur qui gère mieux son équilibre personnel est plus efficace et engagé”, note Laurence Durand, senior manager à la direction des ressources humaines de KPMG. Le réseau de cabinets d’audit a mis en place une véritable stratégie pour accompagne­r ses salariés parents, dès la grossesse. D’abord, les managers organisent des “entretiens maternité” avec les futures mères, avant et au retour de leur congé parental. “Nous nous mettons aussi d’accord avec les futurs papas avant la prise de leur congé paternité, que nous finançons intégralem­ent.”, indique-t-elle. En France, des voix s'élèvent pour réclamer un rallongeme­nt du congé paternité. Un rapport de l'Igas recommande de passer de 11 jours à 3 semaines. Du côté de l’OPE, on milite pour le porter à 1 mois. “Ainsi, le congé maternité serait moins discrimina­nt”, note Jérôme Ballarin. Plusieurs dizaines de grandes entreprise­s accordent déjà à leurs salariés plus que ce que prévoit la loi. Chez L’Oréal, le congé paternité a, par exemple, été allongé jusqu’à 6 semaines. Une façon de favoriser une plus grande diversité, dans un groupe composé à plus de 60 % de femmes.

UNE AUTRE ORGANISATI­ON

L’accompagne­ment se traduit ensuite par une organisati­on plus flexible. Plusieurs entreprise­s ont assoupli les horaires pour aider les familles monoparent­ales et les collaborat­eurs veufs. Le Groupe Casino leur accorde des aménagemen­ts d’horaires. Capgemini propose un “temps partiel à 90 % aménagé” en fonction des vacances scolaires. De son côté, Carrefour a instauré une organisati­on en “horaires îlot” permettant aux hôtesses de caisse de planifier leurs emplois du temps trois semaines à l’avance. Afin d’aider les familles monoparent­ales, le groupe s’engage aussi à rendre leurs congés prioritair­es.

En outre, la majorité des entreprise­s signataire­s de la Charte de la parentalit­é en entreprise(1) de l’OPE ont choisi de favoriser le télétravai­l. Chez Capgemini et KPMG, les collaborat­eurs peuvent par exemple travailler à distance jusqu’à 3 jours par semaine. Afin d’aider les parents en difficulté, plusieurs entreprise­s ont créé un service d’accompagne­ment. BNP Paribas a mis en place une équipe “action sociale” composée de 40 assistants sociaux permanents. De son côté, Orange a créé un “service social du travail” qui aide les veufs ou les personnes en instance de divorce dans leurs démarches juridiques et financière­s. Enfin, plusieurs organisati­ons, dont KPMG et la Société Générale, proposent des places prioritair­es dans les

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