High-Tech avec Les Numériques : l’IA s’impose au coeur de l’automobile
L’intelligence artificielle n’a pas attendu le véhicule autonome pour exister dans les cockpits. Cette machine à penser, réfléchissant et prenant des décisions a changé l’automobile et le quotidien des conducteurs. Petit panorama de son usage dans nos hab
L'Intelligence artificielle (IA), est sur toutes les lèvres, s'invite déjà dans notre quotidien et dans nos voitures, et promet monts et merveilles avec 90 % des accidents qui pourraient être évités avec la voiture autonome selon un rapport GfK. Elle s'est immiscée dans les cockpits des automobiles, jusqu'à les transformer. À l'image de la voiture électrique, le véhicule 100 % autonome représente sans conteste la révolution de demain qui bouleverse intégralement l'industrie automobile.
LES CAPTEURS ET ALGORITHMES, LES CINQ SENS DE L’IA
On estime qu'en 2025, le taux d'équipement en systèmes fondés sur l'IA au sein des véhicules neufs devrait croître de 109 % (il était de 8 % en 2015 selon les chiffres communiqués par IHS Markit). Pour autant, le véhicule autonome de niveau 4 et 5 (sans intervention humaine) ne devrait pas débarquer sur nos routes avant 2025 aux dires des plus optimistes. En attendant cette phase ultime, faisons le point sur ce que l'IA a déjà changé dans notre quotidien d'automobiliste. Aujourd'hui, à défaut de posséder officiellement le permis de conduire, l'intelligence artificielle seconde le conducteur dans sa tâche. Pour cela, elle s'appuie sur une série de capteurs à ultrasons, de radars, de caméras et les fameux lidars (télédétection par laser). Et pour centraliser et traiter toutes ces informations beaucoup plus rapidement
que notre cerveau, elle fait appel à un processeur. Actuellement, une voiture dite "intelligente" intègre en moyenne une dizaine de capteurs, une à huit caméras — dont une chargée de surveiller la vigilance du conducteur — et un à deux radars. Grâce à ces instruments, l'IA est capable de prendre la main sur votre véhicule en cas de collision imminente en émettant un signal sonore et visuel jusqu'à provoquer le freinage d'urgence et, dans le pire des cas, tendre au maximum la ceinture de sécurité.
Autres fonctions de ce copilote 2.0, la détection de lignes blanches, de piétons, d'animaux et d'objets inertes ou en mouvement ; la surveillance de l'angle mort (BLIS), de la circulation transversale ; la lecture de panneaux de signalisation ; la régulation de vitesse adaptative avec distance de sécurité ; le maintien dans la voie de circulation ; l'assistance au parking et le réglage des phares adaptatifs en fonction de la position du volant et des conditions lumineuses. Cet inventaire à la Prévert est désigné sous l'appellation "aides à la conduite" ou ADAS (Advanced Driver Assistance Systems). Malgré une IA plus réactive que l'humain, fonctionnant par tous les temps et non sujette à la fatigue ou au mal de crâne, ces aides à la conduite sont désactivables à tout moment. En effet, le conducteur doit toujours rester maître de son véhicule. Dotées de cartes SIM, nos voitures ressemblent désormais à des smartphones sur quatre roues. Connectées, les voitures ont un besoin gargantuesque de données d'où un passage obligé par un cloud (stockage de données en dehors du véhicule) géré par l'IA. Il s'agit de pouvoir fournir un maximum de services à l'utilisateur comme le simple fait de déverrouiller, fermer, démarrer ou préchauffer son véhicule à distance, de mettre à jour la navigation, de le géolocaliser en cas de vol, de panne ou d'accident. L'IA peut également s’occuper de la maintenance préventive en surveillant une multitude de capteurs liés aux organes fonctionnels du véhicule. Le système est alors capable de prévoir et d'anticiper la future panne d'un composant pouvant affecter le bon fonctionnement du véhicule.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE VERSUS INTELLIGENCE AUGMENTÉE
Aux yeux de Luc Julia, l'inventeur de l'assistant vocal Siri d'Apple et désormais vice-président innovation de Samsung Monde, “l'IA est programmée dans un but précis, elle ne fera jamais que ce que nous lui demandons de faire et apprenons à faire”. À ses yeux, il ne s'agit que d'intelligence augmentée dont le but est de “nous assister dans des tâches ponctuelles, amplifier, augmenter nos capacités physiques ou intellectuelles”.
Lorsqu'on se penche sur le fonctionnement de l'intelligence artificielle des véhicules autonomes, on ne voit que des lignes de code à n'en plus finir, programmées par des ingénieurs. Lignes de code intégrant tout ce qu'il y a à savoir sur la façon de conduire. À l'image d'un humain apprenant le Code de la route. Mais l'arrivée des capteurs (caméras, radars, lidars, capteurs à ultrasons…), continuellement modernisés, a modifié la donne : la masse de données récoltées pendant les kilomètres parcourus sert à nourrir cette IA qui apprend en permanence en observant l'environnement et le comportement des autres conducteurs et piétons. On en revient donc à la vision de Luc Julia, cette intelligence artificielle ne fait que reproduire en mieux et plus rapidement les gestes des humains.
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