Courrier Cadres

Mutation : Du papier au giga

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Dans le cadre de cette rubrique, nous avons l’habitude de vous présenter des portraits de reconversi­on dans le sens le plus strict du terme, c’est-à-dire des personnes qui ont pris un virage profession­nel. Mais quand nous avons pris connaissan­ce du parcours de Philippe Rosenblum et de la manière dont il a réussi à changer de métier tout en gardant et en adaptant son activité, nous avons pensé que son retour d’expérience pouvait être inspirant. Par Marie Roques. S pécialisé dans le domaine de la bureautiqu­e et plus précisémen­t des copieurs, Philippe Rosenblum a démarré sa carrière en 1995 comme commercial puis a gravi les échelons au fur et à mesure. Arrivé au poste de manager des ventes, il décide ensuite de créer sa propre activité en 2000. “J’étais revendeur Xerox, une activité purement tournée vers la photocopie, un métier traditionn­el du print”, détaille-t-il. En 2001, il acquiert d’autres sociétés toujours dans le domaine de la bureautiqu­e.

LE GOÛT DU DÉFI

En 2009, Philippe Rosenblum sent qu’il devra nécessaire­ment faire évoluer son métier. “Je suis parti de mon métier traditionn­el print qui était une activité située en aval et je suis remonté en amont”, explique-t-il. En 2009, il reprend une société d’informatiq­ue en difficulté­s. L’entreprise est alors en plan de continuati­on. Philippe Rosenblum semble particuliè­rement grisé par le goût du défi, “je me suis toujours intéressé aux entreprise­s en difficulté­s”, confesse-t-il. Quelques années plus tard, il s’intéresse de plus près à l’hébergemen­t de données et au cloud toujours par le biais d’acquisitio­ns d’entreprise­s. “Je voyais le métier changer à grande vitesse, l’enjeu était donc de transforme­r l’élément ‘printer’ en une plate-forme numérique mais aussi d’en faire un outil d’entrée pour stocker, archiver, indexer ou encore automatise­r. C’est

JE ME SUIS TOUJOURS INTÉRESSÉ AUX ENTREPRISE­S EN DIFFICULTÉ­S

alors que Zeendoc a vu le jour.” Persuadé que le métier du print n’était pas mort mais qu’il fallait le transforme­r pour mieux le réinventer, Philippe Rosenblum voit très tôt dans le copieur, un outil capable de muter en une plate-forme numérique qui permet de sortir des documents, mais aussi de les rentrer, de les transforme­r par le biais d’applicatif­s. Afin de poursuivre cet objectif, il acquiert de nouvelles sociétés et technologi­es dans le domaine de la ‘box to cloud’ qui permet de scanner d’enregistre­r et d’envoyer des données dans un data center à l’aide d’un outil d’archivage. Une dynamique qui permet à Philippe Rosenblum de créer une passerelle entre les copieurs traditionn­els encore présents et essentiels dans toutes les entreprise­s pour aller jusqu’au stockage dans le cloud. “On part du papier et on vend du giga, résume-t-il. Aujourd’hui, de nombreux acteurs proposent ce type de services, pour nous le début de la métamorpho­se a démarré il y a 11 ans.” Il faut savoir que le chiffre d’affaires généré par les copieurs installés est toujours important, selon Philippe Rosenblum.

Conscient d’avoir réussi à conserver son métier de base tout en le faisant évoluer, Philippe Rosenblum assure néanmoins que les jeunes profession­nels de son secteur qui resteront uniquement axés sur le métier du print vont être de plus en plus handicapés. Et ils semblent encore nombreux. “Si les copieurs représente­nt encore un chiffre d’affaires important, l’activité est en décroissan­ce pas uniquement en volume mais aussi sur le prix du matériel et les tarifs pratiqués pour la maintenanc­e. Même si vous parvenez à assurer le même niveau d’activité, le chiffre d’affaires recule graduellem­ent.”

SAVOIR SE RÉINVENTER

Quand il regarde dans le rétroviseu­r et revient sur son passé profession­nel, Philippe Rosenblum se rend compte qu’on parlait déjà du “zéro papier” en l’an 2000. C’est d’ailleurs ce message et cette tendance qui lui ont fait prendre conscience qu’il y avait une mouvance à suivre et un changement à opérer dans son secteur. Aujourd’hui, il se félicite de pouvoir compenser cette décroissan­ce liée au prix par la croissance d’autres produits et services. Mais également du fait d’être présent en amont chez le client à travers les copieurs et d'être en mesure de proposer toute une chaîne de produits. Le parcours de Philippe Rosenblum est aussi la preuve qu’il est toujours possible de contrer la fatalité d’un marché qui recule et même de s’appuyer dessus pour réinventer sa trajectoir­e profession­nelle. ■

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