Courrier Cadres

Gestion : Finances, tous crédit managers !

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Le credit management est la fonction clé du moment : c’est en effet elle qui permet de s’assurer que le cash rentre bien et donc de protéger la trésorerie des entreprise­s. Encore faut-il que l’entreprise dans son ensemble soit convaincue de son utilité et la soutienne dans ses missions. Par Ève Mennesson.

En cette période où le cash devient plus que nécessaire, la fonction de credit manager est incontourn­able. "Le credit management a deux missions principale­s : la lutte contre les impayés et la prévention de défaillanc­e des clients", définit Éric Scherer, président de l’ AFDCC, l’associatio­n des credit managers. Essentiell­e, donc. Mais pour être véritablem­ent opérationn­elle, elle doit être portée par toute l’entreprise. Au niveau de la mission amont, qui consiste à s’assurer de la solvabilit­é des clients, les informatio­ns sur le comporteme­nt de paiement des clients et sa situation financière doivent être remontées, que ce soit par la comptabili­té client ou par les commerciau­x, qui ont accès à des renseignem­ents informels. Ces informatio­ns vont permettre de définir le risque client et de fixer les modalités de la relation commercial­e. "Si le risque client est trop important, on peut mettre en place un acompte ou une garantie bancaire. Ou même renoncer à la vente", indique Stanislas Grange, associé chez Eight Advisory qui invite à surveiller l’évolution des situations des clients. Ces modalités doivent ensuite être inclues dans le contrat avec le client et le commercial devra veiller à leur respect.

Le commercial est en effet central en termes de credit management puisque c’est lui qui ouvre les comptes clients. "Les commerciau­x doivent notamment négocier les conditions de règlement mais aussi les moyens de règlement", indique Éric Scherer. Il est en effet préférable d’être payé par prélèvemen­t que par chèque. Laura Delmas, qui dirige une société de conseil en credit management, ACM Experts, souligne quant à elle qu’un commercial doit parler avec son client de délais de paiement.

FORMATION ET SENSIBILIS­ATION

L’ensemble de l’entreprise doit également être mobilisée sur la partie amont de la mission du credit manager : la relance client. Une relance qui doit être structurée pour être efficace. "Cela veut dire notamment un fichier client bien renseigné et des scenarios de relance", énumère-t-elle. Et d’ajouter : "Structurer la relance permet d’améliorer la satisfacti­on client car les problèmes à l’origine des impayés sont plus rapidement réglés". Les raisons des impayés sont en effet diverses (erreurs de facturatio­n, envoi de la facture à la mauvaise personne, litiges liés à la commande ou à la livraison, problèmes de trésorerie, etc) et le credit manager doit chercher à les comprendre avant de trouver une solution avec le client. Stanislas Grange conseille de se faire aider par des outils spécifique­s : "Il existe sur le marché une quinzaine d’outils en Saas à prix abordable, et qui permettent de mieux gérer les process qu’Excel". Outils ou non, il faut que les informatio­ns sur les données clients et les litiges éventuels soient remontées.

Il s’agit donc de former l’ensemble de l’entreprise au credit management, afin de sensibilis­er à l’importance de la trésorerie. D’autant plus que la relance est parfois confiée aux comptables ou aux commerciau­x. Pour instaurer cette "culture cash", Stanislas Grange rapporte que des entreprise­s décident d’incentiver certaines fonctions, comme les commerciau­x, sur le chiffre d’affaires encaissé ou encore sur les délais de paiement. ■

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