Transition numérique : Atawad, le maîtriser pour être plus performant
L’atawad n’est pas un “mot-valise” plus ou moins vide de sens. Cet acronyme symbolise l’évolution des modes de travail. Avec l’intégration d’outils collaboratifs et accessibles en ligne, l’activité professionnelle n’a plus de frontières. Ce qui n’exonère pas les entreprises d’être attentives aux outils utilisés et à la sécurité des données.
Depuis le confinement, de nombreux salariés ont (re)découvert le télétravail. Mais cette crise sanitaire a également montré les limites des modes de travail “classiques“, c’est-à-dire centralisés. Le bureau et le poste de travail fixe ne sont pas adaptés à un mode de travail “dégradé“. Comment en effet les entreprises peuvent-elles continuer à assurer correctement leurs activités lorsque des collaborateurs sont obligés de rester chez eux et qu’ils ne peuvent pas échanger correctement entre eux ?
La crise du Covid-19 a obligé les entreprises à repenser leurs process et modèles mentaux et à mettre en place des politiques innovantes pour assurer la sécurité ainsi que la continuité de leur business et de leurs collaborateurs. Au-delà du concept du “Anytime, Anywhere, Any device“, il y a donc ce constat : l’entreprise doit revoir son organisation. Les smartphones, les tablettes, le cloud et les réseaux à haut débit viennent achever ce que la micro-informatique avait lancé il y a bientôt trente ans : désormais, l'accès au système d'information doit se faire par tous, à tout moment, partout, à partir de n'importe quel type de terminal. C'est la logique Atawad (marque déposée par Xavier Dalloz en 2002) appliquée à chacun. Ce concept est similaire à la digital workplace. Dans l’absolu, elle agrège sur une même plate-forme l’ensemble des fonctionnalités utilisées quotidiennement par les collaborateurs dans le cadre de leur travail : l’e-mail, la messagerie instantanée, les moteurs de recherche, les annuaires, le réseau social interne, les outils collaboratifs ou encore les applications métiers.
La mobilité et le “home office” ont donc transformé l’idée d’usage en éclatant les points de contact entre une entreprise et ses collaborateurs. Mais trois défis doivent être relevés pour profiter de ce que par Xavier Dalloz appelle la “mobiquité” (Mobilité + Ubiquité) :
1 LA SÉLECTION D’OUTILS COLLABORATIFS
Le legacy est mort, vive le cloud ! Beaucoup d’entreprises ont entamé leur transformation numérique sans s’en rendre compte réellement. Elles ont remplacé leur informatique “classique” (ou “historique”, leur legacy) par des solutions et des infrastructures mieux adaptées au contexte actuel : le cloud et notamment le SaaS (Softwareas-a-service). Le cloud a cassé les silos imposés par les logiciels. Avec les offres SaaS, les collaborateurs peuvent accéder à distance, via un navigateur web, à leurs outils métiers. Sans parler des solutions de visioconférence qui ont permis à des équipes travaillant ensemble de rester en contact, mais aussi aux commerciaux d’échanger de façon plus “humaine” avec des prospects et leurs clients.
“Il est nécessaire de s’appuyer sur des outils collaboratifs pour optimiser les échanges, renforcer la communication, suivre l’évolution d’un projet…
Grâce à des espaces d’échanges, aucun collaborateur n’est mis à l‘écart. Un collaborateur peut poser une question à la ‘communauté’ et retrouver une procédure, tout l’historique des échanges avec sa hiérarchie ou un membre de son équipe”, explique Daniel Gonzalez, directeur des alliances et des solutions chez Insight, un fournisseur de services.
2 L’ACCESSIBILITÉ AUX DONNÉES ET AUX APPLICATIONS
Revers de la médaille, la “mobiquité” implique de disposer d’outils et d’infrastructures performants. Un simple ordinateur portable n’est plus suffisant. Il doit être puissant pour faire tourner en même temps, et sans bugs et latence, différents outils collaboratifs, un logiciel métier, voire une messagerie. L’entreprise doit aussi s’assurer que les services proposés par un fournisseur dans le cloud répondent bien aux attentes des salariés en matière de performances et de facilité d’usage. C’est la raison pour laquelle, il est conseillé d’opter pour une stratégie multicloud afin de retenir des providers pour tel ou tel service et ne pas être ainsi dépendant d’un seul.
3 LA SÉCURISATION DES INFORMATIONS
Les postes de travail non-maîtrisés sont la bête noire de toute logique Atawad. Le BYOD (“Bring Your Own Device”), qui consiste pour les salariés à utiliser leurs terminaux personnels dans un contexte professionnel, est une pratique qui s’est accélérée ces dernières semaines. Mais elle présente deux risques principaux. Premièrement, l’utilisation d’un ordinateur personnel pour accéder au Système d’Information (SI) de son organisation pose la question de la sécurité des données. Deuxièmement, le BYOD favorise le “Shadow IT”. Par souci d’efficacité, des équipes n’attendent plus que leur DSI mette à leur disposition de nouvelles applications : elles décident elles-mêmes d’installer tel ou tel logiciel. Résultat, ce logiciel passe sous le radar du DSI qui ne peut pas vérifier ni sa conformité ni son niveau de confidentialité. Dans une logique d’Atawad, le “Shadow IT” représente une menace aux multiples impacts. La multiplication des accès au réseau informatique est autant de brèches dans lesquelles peuvent s’engouffrer des pirates pour infecter des ordinateurs, prendre en otage des fichiers ou récupérer des données critiques. La gestion des identités doit être au coeur d’une politique favorisant l’Atawad. Il est indispensable de définir qui peut accéder à quoi, quand et où. Il convient également de crypter ses dossiers sensibles, mais également les échanges d’informations critiquent. L’Atawad représente une opportunité d’accélérer l’agilité de son entreprise. À condition de s’appuyer sur les bons outils et d’appliquer les bonnes pratiques en matière de cybersécurité. ■