Courrier Cadres

Mutation : De la publicité à l’influence

- Par Mathilde Seifert.

Plus connu sous le nom de “Le petit Français” ou “LPF”, Nicolas Plasmondon, 31 ans, a fait le choix de faire de son blog sa principale et seule source de revenus. Avant d’être blogueur à 100 %, Nicolas a travaillé en agence de publicité à Paris pendant 6 ans.

Après le Bac, Nicolas Plasmondon a fait une école de commerce, l’Iseg de Bordeaux. Très vite, il a vu qu'il voulait travailler dans la publicité. “À partir de la troisième année, j’ai décroché un stage chez Havas City à l’époque qui est par la suite devenu Rosapark”, explique-t-il. Ce stage s’étant très bien passé, il lui a valu de décrocher un CDI en tant que social media manager dans cette même agence deux années plus tard. Il décidait et créait, avec les marques pour qui l’agence travaillai­t, toutes les lignes éditoriale­s sur les différents réseaux, Pinterest, Instagram, Facebook. “Ma partie était de valider cette ligne éditoriale avec la marque, créer le contenu avec les créateurs de contenu, le directeur artistique ou le photograph­e et tout faire valider au client pour que le community manager puisse ensuite poster et modérer les posts réalisés”.

ENTRE COMPTABILI­TÉ ET VOYAGES

En même temps qu’il travaillai­t en agence, Nicolas Plasmondon avait repris son blog “Le petit Français” créé pendant son cursus en école de commerce. Petit à petit, ce même blog a pris de plus en plus d’importance dans sa vie et d’ampleur sur les réseaux. Cette évolution impliquait irrémédiab­lement plus de temps à consacrer à cette activité. “Il a fallu que je fasse un choix, soit je délaissais le blog pour continuer à évoluer dans la hiérarchie publicitai­re, soit je continuais mon blog en mettant de côté la publicité”. À ce moment-là, un élément pèse dans la balance. La promotion, pourtant promise, mais annulée déclenche cette prise de décision et plus largement ce changement de vie. “Dans ma tête, je me suis dit “Ok, c’était peut-être pas le bon moment”, se rappelle Nicolas. Voyant ce changement de plan comme un signe, Nicolas

se pose sérieuseme­nt la question suivante : “et pourquoi mon blog ne serait pas ma seule source de revenus ?”. Quelques mois plus tard, le jeune blogueur quittait son emploi en agence de publicité pour se lancer dans cette nouvelle aventure qu’est l’influence. Cela fait maintenant presque quatre ans qu’il a changé de métier et son compte Instagram totalise plus de 60 000 abonnés.

“C’est un métier qui me passionne réellement. On découvre et évolue tous les jours”. En 6 ans de blog, ce dernier voit le milieu se profession­naliser.

“Finalement, en étant mon propre patron je fais ce que je veux, quand j’en ai envie, je travaille avec les marques qui me plaisent et définis moi-même les moments où j’ai envie de travailler”.

Quand il est chez lui à Paris, sa journée consiste à vérifier ses e-mails, traiter les propositio­ns de partenaria­ts, passer des coups de fil profession­nels… “Je m’occupe également de l’editing de photos ce qui comprend, après un shooting, le choix et la retouche des photos, la mise en page”, explique "Le petit Français". Il y a également la validation des contenus créés dans le cadre d’une collaborat­ion. La mise en place de partenaria­ts annuels avec ses marques préférées lui permet une certaine stabilité. Ainsi, il peut créer le contenu qu’il souhaite sans avoir à se poser la question de la manière dont il va payer son loyer à la fin du mois. Avant la pandémie liée au covid-19, les voyages faisaient partie intégrante du métier de Nicolas. Il travaille alors à faire connaître une ville ou un pays avec des hôtels, des agences de voyages ou des offices du tourisme. Cela peut également relever de son initiative propre. “En octobre typiquemen­t, j’avais envie de découvrir la Réunion. J’ai contacté l’office du tourisme pour faire un point sur ce qui était à faire sur l’île et on a défini des activités pour la mettre en avant”,

s’enthousias­me le blogueur. En travaillan­t seul en tant qu’indépendan­t, il faut savoir tout gérer. Ses missions ne se résument pas à ce que l’on voit de l’extérieur à savoir réaliser des posts ou des stories Instagram, écrire des articles pour son blog ou voyager. Il y a toute une partie du métier d’influenceu­r qui s’apparente aux tâches d’un entreprene­ur. De la négociatio­n et la relation commercial­e, à la création de contenu en passant par la comptabili­té, il faut tout suivre. “Cet aspect est beaucoup plus prenant qu’on le pense et qu’on ne le montre sur les réseaux”. ■

ET POURQUOI MON BLOG NE SERAIT PAS MA SEULE SOURCE DE REVENUS ?

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