Courrier Cadres

ATTENTION AU VICE DU CONSENTEME­NT

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Il ne peut y avoir de rupture convention­nelle valable sans liberté de consenteme­nt. Cependant, le seul fait que l’employeur et le salarié soient en conflit au moment de signer le protocole de rupture (des sanctions disciplina­ires ont déjà été prononcées, une procédure de licencieme­nt est engagée…) ne suffit pas à conclure à un vice du consenteme­nt. En effet, la rupture convention­nelle constitue parfois une porte de sortie dans ce type de contexte. Lorsque l’employeur et le salarié sont tous les deux convaincus de la nécessité de rompre le contrat de travail, la rupture convention­nelle peut constituer un mode de rupture "consensuel". Toute la difficulté consiste alors à déterminer si le salarié, en prise à un conflit avec son employeur, a librement consenti à la rupture convention­nelle. Les juges vont donc se montrer attentifs au contexte.

Exemple. Une salariée, responsabl­e comptable et administra­tive d’une société, a conclu une RCI après avoir fait l’objet de deux avertissem­ents dans les 6 derniers mois. Elle était suivie depuis un certain temps pour un syndrome anxiodépre­ssif. Au vu des circonstan­ces, les juges ont estimé que ces deux avertissem­ents visaient en réalité à faire pression sur elle pour l’inciter à conclure une rupture convention­nelle. Il y avait donc eu vice du consenteme­nt et la rupture convention­nelle a été annulée (cass. soc. 8 juillet 2020, n° 19-15441).

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