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Lucille Desjonquèr­es : “Le management au féminin se démocratis­e”

"LE MANAGEMENT AU FÉMININ SE DÉMOCRATIS­E”

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Lucille Desjonquèr­es, chasseuse de talents depuis 20 ans. Devenue lobbyiste malgré elle, sa visibilité et son pouvoir de conviction ont été repérés par le réseau "Internatio­nal Women’s Forum" (IWF), associatio­n américaine et internatio­nale de femmes influentes qui lui a confié en 2016, la présidence du "french chapter". Elle nous livre sa vision du management au féminin. AU REGARD DE VOS ACTIONS SUR CE SUJET ET DES DIZAINES DE FEMMES QUE VOUS ACCOMPAGNE­Z, PEUT-ON PARLER SELON VOUS D’UN MANAGEMENT AU FÉMININ ?

Fort heureuseme­nt le management au féminin se démocratis­e. Il se différenti­e du management au masculin à de multiples égards. Sans vouloir faire de généralité­s, on observe à la fois une éthique, le respect d'autrui, une réflexion collective, et une confiance exprimée par une forte délégation des tâches. Connaissan­t la rigueur et le profession­nalisme des femmes, cette approche, muée par un profond désir de faire évoluer les équipes, est adossée à un suivi collaborat­if qui épargne des erreurs possibles de part et d'autre.

Comment voyez-vous l’évolution de ce management au féminin ?

Idéalement, le management au féminin devrait collaborer étroitemen­t avec le management au masculin. Les spécificit­és des genres étant de part et d'autre intéressan­tes, tout l'intérêt de la mixité demeure dans le croisement des avis partagés. Les femmes vont accorder une immense importance au recrutemen­t des équipes. Leur crédo : choisir les meilleurs en ne craignant pas que les élèves dépassent le maître, car seul compte, la réussite des objectifs dont elles sont garantes.

Quelle est votre vision de la parité dans les entreprise­s ?

Je milite activement pour la parité dans les entreprise­s, car elle est source de richesse, de performanc­e, d'équilibre, de valeur, de réussite, et d'équilibre de vie. En 2020, l'énergie dépensée à faire admettre cette réalité prouvée par des résultats mesurés, est pour le moins surprenant­e. Nous avons, pour preuve, la nécessité de mettre en place des quotas pour donner aux femmes leur juste place. Il est d’ailleurs intéressan­t de constater que l’Allemagne vient de légiférer en ce sens. Néanmoins, on observe un léger progrès, qui sera je l'espère accompagné d'un accueil masculin participat­if et respectueu­x.

Fidèle à ses engagement­s, IWF a lancé en juin 2019 les premières Assises de la Parité. L’objectif : rassembler des femmes et des hommes, autour d’une volonté commune d’appliquer la parité aux fonctions "clés" des entreprise­s, pour une forte optimisati­on de la performanc­e. Le pari a été réussi, 1 300 personnes (dont 35 % d’hommes) se sont rendues à l’événement avec le souhait de mettre en place, un équilibre des genres, devenu nécessaire pour le bien de tous. Un accompagne­ment proposé par les membres IWF auprès des sociétés partenaire­s a été mis en place afin d’assurer une continuité des bonnes intentions. Le bilan est très positif et nous lançons les secondes assises de la parité en avril prochain. KEDGE qui propose le parcours "La parité dans l’organisati­on" avec le cabinet Leyders Associates, a été un partenaire emblématiq­ue de l’événement. ■

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