Courrier Cadres

Nuage de mots : Job crafting

- Par Fabien Soyez.

Né aux USA dans les années 2000, le job crafting consiste à “modeler” son job à son image, en le transforma­nt petit à petit pour qu’il correspond­e à nos aspiration­s et à nos valeurs. “Ce concept commence à se répandre en Europe, dans le sillage de la quête de sens des nouvelles génération­s. Il ne s’agit pas d'une énième pratique de management ou d’accompagne­ment des collaborat­eurs : c’est quelque chose qu’ils font eux-mêmes”, explique Sylvaine Pascual, fondatrice d’Ithaque Coaching.(1) Selon la coach, le job crafting consiste à “s’emparer d’un poste, à se l’approprier pour qu’il vous permette de mettre en oeuvre vos savoir-faire spécifique­s”. Mais comment “crafter” son travail ? D'abord en améliorant la qualité des relations avec ses collègues et ses clients, via l’empathie. “En parlant le même langage, vous modifiez votre comporteme­nt, mais aussi celui de l’autre. Vous créez des relations plus fortes, ce qui rend votre job plus intéressan­t”, note Sylvaine Pascual. Vient ensuite tout un travail sur la propre perception que nous avons de notre poste. L’idée : essayer de trouver plus de sens à ses actions. “Si vous savez pourquoi vous agissez, vous le ferez plus volontiers. Il vous faut vous poser ces questions : Que vous apporte votre travail ? Quels bénéfices apporte-t-il au monde extérieur ?”.

Dernière étape : agir sur le contenu de son travail. Plutôt que de changer d’entreprise ou de métier, l’idée est de modifier (de l’intérieur) son poste actuel. “Analysez vos atouts et vos tâches : leur variété, leur quantité, les process, ce qui vous coûte en énergie, les compétence­s que vous aimeriez mettre en avant. Le but est de réfléchir à votre job idéal, pour le créer vous-même”, précise la coach. “Il ne faut pas hésiter à sortir de sa fiche de poste, et à faire des choses qui n’ont pas de rapport direct avec votre travail. Plutôt que de continuer à effectuer des tâches qui ne vous plaisent pas, pourquoi ne pas les échanger avec d’autres collaborat­eurs ? Expliquer à son manager ce que vous préférez faire, c’est lui faire comprendre que vous avez des appétences, et que vous seriez plus engagé sans ce qui vous démotive”. Pour les chefs d’équipes, un tel “management par les appétences” serait à même d'améliorer la QVT, et donc l'efficacité de chacun. “En questionna­nt les salariés sur ce qu’il aiment faire ou non, il est possible de satisfaire tout le monde”, conclut Sylvaine Pascual.

(1) “Job Crafting, 10 séances d’autocoachi­ng pour devenir l’artisan de son propre plaisir au travail”, Sylvaine Pascual, Vuibert, My Happy Job, 2020.

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