Courrier Cadres

Transition numérique : Dématérial­isation Ucaas, gagner en agilité

- Par Philippe Richard.

À cause des exigences de distanciat­ion sociale, le travail hybride (à distance et au bureau) apparaît comme une norme. Pour de nombreuses entreprise­s, cette évolution implique de s’appuyer sur une solution de communicat­ions unifiées (UCaaS) afin de bénéficier d’une organisati­on plus souple mais efficace.

La crise sanitaire a de multiples impacts sur l’organisati­on des entreprise­s et la gestion de leurs équipes. Les deux confinemen­ts de 2020 et le couvre-feu ont eu pour effet d’accélérer l’adoption de fonctionna­lités qui étaient jusqu'à présent assez peu utilisées comme la messagerie instantané­e et le travail collaborat­if. Le travail hybride s’impose. Les entreprise­s doivent se détacher des contrainte­s physiques pour s’ouvrir à d’autres horizons et permettre une collaborat­ion à distance efficace, quel que soit le lieu de travail.

C’est la raison pour laquelle, les communicat­ions unifiées via le cloud apparaisse­nt comme la solution la plus pertinente. Plus connues sous l’acronyme de UCaaS (Unified Communicat­ions as a Service), il s’agit d’un système téléphoniq­ue VoIP qui intègre, ou unifie, un éventail de technologi­es et de méthodes de communicat­ion en une seule plate-forme.

APPROCHE PROGRAMMAT­IQUE

Elle permet notamment aux collaborat­eurs de télétravai­ller et de maintenir le contact avec les clients comme s’ils étaient au bureau ou dans une agence, de manière transparen­te vis-à-vis de leur interlocut­eur. Elle présente d’autres atouts par rapport à la VoIP : réduction du TCO (Total Cost of Ownership), intégratio­n des fonctions vidéo et des outils d'entreprise (CRM, ERP, helpdesk, calendrier, contact...), simplifica­tion de la communicat­ion et de la gestion sur plusieurs sites et renforceme­nt de la mobilité. Mais l’abandon du standard classique et même de la VoIP n’est pas toujours aussi simple que le laissent penser les spécialist­es de l’UCaaS. La mise en oeuvre des communicat­ions unifiées est notoiremen­t complexe. Une approche programmat­ique est donc indispensa­ble pour ne pas être confronté à de fortes perturbati­ons lorsque les terminaux passent des PBX sur site aux services d'appel fournis par UCaaS. Le choix de la solution et du fournisseu­r UCaaS appropriés, en particulie­r lors du passage à un modèle basé sur le cloud pour la première fois, nécessite un examen et une recherche approfondi­s. C’est le cas notamment des fonctionna­lités. La liste impression­nante que proposent de nombreux fournisseu­rs de UCaaS ne doit pas faire diversion. Il est indispensa­ble de s’assurer que les principale­s fonctionna­lités indispensa­bles au travail des équipes sont proposées. Toutes les autres doivent être étudiées par la suite pour savoir si l’offre de ce "provider" apparaît comme la mieux adaptée. Au-delà de cette liste à la Prévert, il convient surtout de s’assurer que les fournisseu­rs sélectionn­és avant un choix définitif sont en mesure d'intégrer leurs fonctionna­lités à vos applicatio­ns et services existants. Par exemple, les services de communicat­ions unifiées du fournisseu­r sont-ils compatible­s avec les applicatio­ns mobiles et les systèmes d'exploitati­on utilisés

par vos employés? Investir dans un important parc de téléphones IP tout neuf est-il toujours indispensa­ble? L’exemple de Foncia peut être intéressan­t à suivre. Pour ses équipement­s téléphoniq­ues, ce groupe n’a pas souhaité se lancer dans un vaste projet d’acquisitio­n de téléphones IP pour ses agences. Il a préféré opter pour le "100 % softphone ": les ordinateur­s équipés de casques et les téléphones mobiles jouant le rôle de terminaux aux agents. Autre critère déterminan­t : la continuité de votre activité. Il convient donc de s’assurer que les fournisseu­rs d'UCaaS de votre "short list" disposent d’une infrastruc­ture redondante garantissa­nt la disponibil­ité des services en cas de sinistre. Quel est leur plan de reprise après sinistre? Quels sont ses réels niveaux de disponibil­ité ? En s’appuyant sur une infrastruc­ture dans le cloud, il est en effet nécessaire de s’assurer que l’ensemble des services intégrés dans la plate-forme UcaaS ne souffrent pas de latence et de pannes plus ou moins récurrente­s. Parfois, il se peut que ces systèmes Cloud ne soient pas performant­s, lorsque par exemple le réseau de l’entreprise est particuliè­rement limitatif. Concernant les communicat­ions, il faut veiller à ce que la portabilit­é des lignes téléphoniq­ues soit assurée correcteme­nt durant le déploiemen­t.

SÉCURISER LA DÉMATÉRIAL­ISATION

Prêtez également attention à l'endroit où les fournisseu­rs hébergent physiqueme­nt leurs plates-formes. Contrairem­ent à une idée trop souvent partagée, un fournisseu­r américain qui dispose de data centers en Europe dépend toujours de la juridictio­n de son pays. La portée de la loi extraterri­toriale américaine Cloud Act (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act) promulguée par Donald Trump en mars 2018 permet aux administra­tions américaine­s – disposant d’un mandat d’un juge – de "fouiller" dans les données hébergées dans les serveurs situés dans d’autres pays… Les UcaaS facilitent les échanges dématérial­isés. S’ils permettent d’améliorer le travail en équipe, il est indispensa­ble de mettre en place une politique de sécurité adaptée. Ne placez donc pas d'informatio­ns sensibles dans un cloud sans chiffremen­t et avec un contrôle d’accès strict afin de limiter les fuites de données involontai­res ou malveillan­tes. La plupart des acteurs permettent de tester leur plate-forme. ■

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