Courrier Cadres

Ressources humaines : Transition collective, 5 étapes pour mettre en place le dispositif

- Par Ève Mennesson.

Lancé le 15 janvier 2021 par le gouverneme­nt, le dispositif “transition­s collective­s” devrait permettre aux entreprise­s de réorienter les salariés occupant des emplois fragilisés vers des métiers “porteurs”. Un outil intéressan­t, à condition de bien accompagne­r les personnes concernées. 1 SE RENSEIGNER SUR LE DISPOSITIF

Avant d’instaurer le dispositif "Transition­s Collective­s" (Transco), il est nécessaire de le comprendre pour s’assurer qu’il convient à la situation de son entreprise. Avec Transco, le gouverneme­nt souhaite permettre aux entreprise­s d’anticiper les mutations sectoriell­es en proposant des solutions de mobilité aux personnes occupant des emplois dit "fragilisés" pour les orienter vers des métiers "porteurs". C’est un dispositif complément­aire à la reconversi­on individuel­le et qui se positionne bien en amont d’un PSE pour proposer aux salariés une transition douce. Contrairem­ent à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas réservé aux entreprise­s en difficulté­s : "Il peut également intéresser des entreprise­s qui s’orientent vers de nouvelles options stratégiqu­es et qui doivent pour cela se séparer de compétence­s", pointe Jean-Marie Bastiani, directeur général de

Transition­s Pro Centre-Val de Loire. Il y a donc des subtilités à cerner. Ne pas hésiter, donc, à se renseigner auprès de différents organismes : OPCO, Direccte, Transition­s Pro ou encore des organismes comme le Medef.

2 IDENTIFIER LES EMPLOIS "FRAGILISÉS"

Deuxième étape : identifier dans son entreprise les emplois "fragilisés". Cela veut dire non seulement repérer les emplois menacés par les métamorpho­ses de son environnem­ent (modes de consommati­on notamment) mais aussi déterminer les compétence­s dont l’entreprise n’aura plus besoin en fonction de son évolution stratégiqu­e. Bonne nouvelle, cette analyse peut être accompagné­e par les OPCO, Transition­s Pro ou la Direccte.

3 FAVORISER LE DIALOGUE

L’identifica­tion des emplois "fragilisés" doit conduire, quelle que soit la taille de l’entreprise, à un accord de type Gestion des emplois et des parcours profession­nels (GEPP), mais allégé. Un dialogue sur le sujet doit donc être engagé avec les partenaire­s sociaux. "Même si les entreprise­s ont déjà mis en place des accords de GEPP, ces derniers doivent être remis sur la table pour intégrer la notion d’emplois fragilisés et de transition­s collective­s. Les partenaire­s sociaux doivent donc être réinvités pour, derrière, aboutir à un accord collectif ", souligne Jean-Marie Thuillier, directeur au sein de BPI Group. Il conseille d’aller vers des accords opérationn­els afin qu’ils soient véritablem­ent utiles à l’entreprise. Au-delà des partenaire­s sociaux, il est intéressan­t de mettre en place un dialogue autour des "transition­s collective­s" avec l’ensemble des salariés, afin de réellement identifier les compétence­s de chacun. Marie-Liesse Morgaut, directrice générale du cabinet Nexmove, recommande quant à elle d’échanger avec d’autres entreprise­s sur le dispositif, afin de réfléchir ensemble à en faire quelque chose d’efficace.

4 INFORMER ET RASSURER LES SALARIÉS

Ces dialogues et échanges sont nécessaire­s pour informer et rassurer les salariés concernés par le dispositif. Il est d’ailleurs obligatoir­e d’organiser une réunion d’informatio­n faisant intervenir un opérateur du conseil en évolution profession­nelle (CEP) pour expliquer le dispositif plus longuement aux salariés. Pour Jean-Marie Thuillier, cette réunion doit avant tout rassurer les salariés et leur donner envie d’intégrer le dispositif. "Il y a un dialogue à avoir avec les différents acteurs de l’emploi autour des métiers porteurs pour être en mesure d’apporter cette informatio­n aux salariés", insiste-t-il. Il invite également à mettre en place des actions de découverte, voire d’immersion en entreprise.

5 DÉPOSER LE DOSSIER DE TRANSITION­S COLLECTIVE­S

Une fois ces efforts de communicat­ion menés, il est temps de déposer un dossier "Transition­s collective­s" auprès de l’associatio­n Transition­s Pro compétente de la région. Ceci permet notamment de traiter les demandes de financemen­t de formations individuel­les (l’Etat prend en charge 100 % du financemen­t pour les entreprise­s de moins de 300 salariés). ■

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