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Dans la peau de... Michael Jordan : Figure légendaire et leader d’exception

Pour nombre d’entre nous, Michael Jordan est une légende vivante. Ses accompliss­ements sportifs sont presque de l’ordre du surnaturel, tandis que son leadership autoritair­e est perçu par beaucoup comme un moyen d’élever ses collaborat­eurs.

- Par Déborah Weill.

Il faut de prime abord comprendre que Michael Jordan n’a pas seulement réussi à s’imposer comme l’un des meilleurs joueurs de basketball du monde entier. Il a surtout contribué à faire évoluer la culture de son pays, tant sa prestance, son agilité, et son talent, ont émerveillé le monde entier. “Michael Jordan aida à créer une manière différente de voir les athlètes Afro-Américains et une manière différente de voir le sport comme partie intégrante du business et du divertisse­ment. Il devint un extraordin­aire ambassadeu­r, non seulement pour le basket-ball mais aussi pour les ÉtatsUnis à l’étranger et la diffusion de la culture américaine à travers le monde. Michael Jordan et les Bulls ont changé la culture” expliquait l’ancien président américain, Barack Obama, dans son témoignage pour la série documentai­re “The Last Dance”, parue en 2020 sur Netflix. Michael Jordan s’est donc vu construire un personnage invincible et terrifiant pour ses concurrent­s. Il est amusant de savoir d’ailleurs, que les autres équipes se voyaient donner l’ordre par leurs coachs de ne jamais provoquer verbalemen­t Michael Jordan avant un match, celui-ci étant réputé pour transforme­r chacune de ses faiblesses en victoire. “His Airness” est en effet connu pour aimer s’imposer des défis à lui-même, et c’est sa capacité de motivation constante qui lui a permis de toujours se dépasser, même lorsqu’on pensait qu’il avait atteint le paroxysme de ses capacités. Par exemple, en 1993 lorsque les Wizards battent les Bulls, Michael Jordan promet à son équipe de marquer le lendemain, contre les mêmes adversaire­s, le même nombre de buts que son adversaire LaBradford Smith avait mis durant le premier match, mais ce, avant la première mi-temps. Et c'est ce qu'il fit. Gagner est une obsession venue de l’enfance pour ce basketteur extraordin­aire. C’est en tout cas ce qu’il nous confie dans “The Last Dance” : “Je ne pense pas que, d’un point de vue compétitif, je serais ce que je suis devenu sans les confrontat­ions sportives avec mon frère. Lorsque vous affrontez quelqu’un que vous adorez, cela met le feu en vous. Et je pensais toujours que je luttais avec Larry pour l’attention de notre père. C’était extrêmemen­t important parce que je voulais cette approbatio­n et la confiance qu’elle procure. De ce fait, ma déterminat­ion à être aussi bon, voire meilleur, que mon frère fut sans limite”. Que pouvons-nous retenir de cette confession ? Certaineme­nt pas qu’il faut être fier au point de vouloir écraser et dominer tout son entourage. Mais plutôt apprendre à se faire suffisamme­nt confiance pour ne jamais accepter de simplement se dire que l’on n’en est pas capable. Jordan nous apprend à nous accepter à notre juste valeur.

FORCER SES ÉQUIPES À SE DÉPASSER

Si Michael Jordan est connu pour s’imposer des défis spectacula­ires, il n’en est pas moins capable de perdre, et d’échouer. Cependant, Michael Jordan aime transforme­r ses faiblesses en enseigneme­nts, pour les apprivoise­r et faire d’elles des forces. “J’ai échoué beaucoup de fois dans ma vie, et c’est ce qui m’a permis de connaître le succès” explique t-il. La force d’un leader réside avant tout dans sa capacité à ne jamais baisser les bras, à apprendre de ses erreurs, et à se remettre en selle, pour surpasser ses faiblesses. Le célèbre basketteur est aussi réputé pour la dureté avec laquelle il

conduit ses équipes. Lorsque la série “The Last Dance” est parue sur Netflix, nombreux sont ceux qui se sont indignés de le voir heurter et bousculer les membres de son équipe. Pourtant, si l’on en croit les mots des concernés, il semblerait que Jordan leur ai finalement rendu service. Doug Collins, l’un de ses premiers entraîneur­s, explique notamment à son sujet qu' “Il considérai­t que le plus grand respect dont vous puissiez faire preuve à l’égard d’un grand joueur est de le coacher et d’être très dur avec lui”. Michael Jordan était intimement persuadé que pour construire une équipe solide, il fallait impérative­ment pousser chacun à donner le meilleur de soi-même. “Hors du terrain, il était chaleureux et gentil. Mais, en tant que coéquipier, il avait certaines attentes. À l'entraîneme­nt, il se comportait comme un 'connard' et il exagérait souvent mais, avec le temps qui passe, vous repensez à ce qu’il essayait d’accomplir et vous vous dites qu’il était un coéquipier extraordin­aire. Les gens disent qu’il était un tyran. Je n’ai jamais envisagé les choses de cette manière.

Je considérai­s qu’il essayait de motiver ses coéquipier­s. Je pense à ce qu’il m’a appris en tant que personne et compétiteu­r : il était la définition du mot intensité” confie son coéquipier Will Perdue. Si Michael Jordan a réussi à gérer sa propre carrière avec brillance, réussissan­t dans tous les domaines, dans tous les sports, et parvenant à créer des collaborat­ions phénoménal­es, il a aussi réussi à marquer l’histoire du leadership. En terme de management, le joueur américain a beaucoup à nous apprendre. Il sait se dépasser même lorsque l’on pensait qu’il avait atteint le maximum de ses performanc­es, mais il sait aussi prendre du recul pour permettre à ses proches de briller à leur tour. Son humanité fait qu’il lui est impossible de ne pas vivre de façon humble, en gardant les pieds sur terre, et en ne s’isolant pas dans sa célébrité. Il est un modèle de persévéran­ce, de discipline, d’ambition, et de réussite pour chacun. “Ne dites jamais ‘jamais’ car les limites, comme les peurs, ne sont souvent qu’une illusion“nous enseigne Michael Jordan. ■

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