HOMMES-FEMMES, UN ÉCART PERSISTE
Quel est l’impact de la crise sur la différence de traitement entre hommes et femmes cadres ? Ces dernières continuent de subir les mêmes inégalités qui influent sur leurs salaires et augmentations.
En mars dernier, l’Observatoire de l’emploi cadre de l’Apec a mené un sondage pour déterminer les conséquences de la pandémie sur les inégalités hommes-femmes en entreprise. Les confinements successifs et l’essor du télétravail n’ont pas joué en faveur de ces dernières, qui représentent un tiers des cadres en France. L’étude rappelle que "l’essentiel des tâches domestiques est toujours porté par les femmes et la parentalité impacte davantage leur vie professionnelle (…) Même si l'investissement des hommes dans les tâches domestiques progresse graduellement au fil du temps, les responsabilités familiales sont toujours davantage portées par les femmes. Ainsi, 46 % des femmes cadres ayant des enfants jugent que la gestion des enfants et de leur activité leur incombent principalement contre 7 % qui jugent que cela incombe principalement à leur conjoint." En cas de fermeture de classe, certaines cadres ont dû prendre des congés sans solde pour assurer la garde des écoliers. La double journée, l’articulation entre vies professionnelle et personnelle ont été plus lourdes à prendre en charge pour elles et cela a pu affecter l’atteinte des objectifs fixés, donc, in fine, la part variable octroyée. De plus, confrontées à l’impérieuse nécessité de trouver des solutions pour survivre face aux difficultés économiques, les entreprises n’ont pas eu le temps de se focaliser sur la problématique de la parité, devenue temporairement secondaire.
UN CHANGEMENT D'ÉTAT D'ESPRIT
Autant de facteurs qui ont joué sur le différentiel déjà existant et qui s’est accru, constate l’enquête de l’Apec : "Depuis plus de dix ans, un écart de rémunération d’environ 15 % est observé entre hommes et femmes cadres, malgré les dispositifs mis en place pour y remédier." Alors qu’en 2019 il avait baissé à 13 %, il est remonté, l’année dernière, à 15 % : en effet, la rémunération médiane des femmes cadres était de 46 000 euros (montant brut annuel fixe plus part variable), contre 53 000 euros pour les hommes. Selon l’Apec, la crise a également eu un impact sur les progressions de salaire : "Alors que la part de cadres augmentés chaque année était similaire entre femmes et hommes, un léger écart s’est creusé en 2020 au détriment des femmes : 35 % des femmes cadres ont connu une augmentation de leur rémunération, contre 40 % des hommes." Or la réduction des inégalités est une forte attente de la part des femmes, souligne le sondage : "Elles placent principalement les priorités d’action sur deux axes : le changement d’état d’esprit des managers et l’augmentation de leur rémunération." Employeurs, à bon entendeur !