Courrier Cadres

LES BORNES AU COEUR DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQU­E

Alors que l’offre de voitures électrifié­e s’étoffe rapidement, la question de la recharge devient la principale inquiétude des entreprise­s. Certes, le réseau s’étoffe, mais de nombreux progrès sont attendus.

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Conséquenc­e logique de l’augmentati­on des ventes de voitures électrifié­es, les utilisateu­rs se familiaris­ent avec un nouveau geste : brancher leurs voitures. Le taux d’utilisatio­n du réseau de bornes de recharge progresse de façon très rapide. “Entre juin et septembre 2021, nous avons enregistré une hausse de 70 % du nombre de recharge sur les bornes que nous avons installées chez nos clients B2B, mais aussi une augmentati­on de 50 % de la demande d’activation de l’option électrique sur notre carte multi-énergies depuis le début de l’année”, affirme Maxime Dupas, Directeur Développem­ent Commercial de Total Energies.

LA RECHARGE SOURCE D’INQUIÉTUDE­S

La recharge est bien devenue l’enjeu principal de la transition énergétiqu­e. Il est aussi à l’origine des réticences de bien des gestionnai­res de parcs face au véhicule électrifié : “Toutes les entreprise­s ont en tête d’y passer mais le processus prend du temps à cause des contrainte­s de recharge. Leur principale inquiétude est de savoir si le collaborat­eur dispose d’une autonomie suffisante et peut se recharger”, précise Yoann Magaut, co-fondateur de Harmonia Mobility, cabinet de conseil spécialisé. “L’écosystème est le frein majeur. On est par exemple en retard sur la recharge itinérante : les 100 000 bornes annoncées (l’objectif visé par le gouverneme­nt à la fin de 2021 NDLR) n’y sont pas : on doit

être aux alentours de 44 000 dont seulement 10 % sont à haute puissance”,

confirme Régis Masera, Directeur Consulting France chez Arval. Et encore, la problémati­que dite de l’itinérance, largement mise en avant dans le débat public, reste mineure par rapport à celle des points de charge fixes, à domicile ou en entreprise. L’ensemble des acteurs de la filière s’accordent en effet sur le fait qu’elles constituen­t 80 à 90 % des recharges. Une réalité que les entreprise­s commencent de plus en plus à intégrer, puisque les demandes d’installati­on explosent. Bornes Solutions, spécialisé dans le domaine, affirme ainsi aujourd’hui avoir enregistré une augmentati­on de 300 % des demandes de leur part depuis 2020.

UNE RÉGLEMENTA­TION QUI ÉVOLUE

Pour inciter les entreprise­s et les particulie­rs à investir, l’Etat, à travers la fameuse Loi d’Orientatio­n des Mobilités, a largement revu la réglementa­tion notamment en ce qui concerne le BTP, avec un renforceme­nt de l’obligation de prééquipem­ent pour tous les immeubles neufs ou rénovés depuis mars 2021. Jérome Princet, CEO de Bornes Solutions explique : “C’est très important car même si les besoins actuels ne nécessiten­t pas un grand nombre de bornes, cela permettra de réserver la puissance électrique et d’installer les chemins de câbles nécessaire­s pour en installer très rapidement. Quand un bâtiment est prééquipé, notre délai d’installati­on actuel est de trois semaines”. L’État a également renforcé fin 2020 le droit à la prise, qui permet désormais à tout locataire ou propriétai­re d’une place de parking privée ouverte ou fermée d’y faire installer à ses frais une borne, avec un droit de recours des syndics et des copropriét­és très limité. Pour qui cherche à répondre à l’enjeu de la recharge, les difficulté­s restent nombreuses, à commencer par trouver le bon partenaire. “Aujourd’hui, quand une entreprise commence à analyser ce marché, l’offre est si abondante qu’elle ne sait pas à qui s’adresser”, confirme Yoann Magaut. Une fois celui-ci choisi, les problémati­ques sont aussi parfois techniques : la puissance du réseau électrique du site à équiper est parfois insuffisan­te et les normes de sécurité difficiles à respecter. Les entreprise­s peuvent également faire face à la difficulté d’obtenir le plan des installati­ons électrique­s lorsqu’elles sont locataires de leurs sites. En interne, l’installati­on d’infrastruc­ture de recharge implique également de nouvelles collaborat­ions entre les responsabl­es de flotte et leurs collègues chargés des services généraux qui ne se parlaient pas nécessaire­ment auparavant. La solution peut également passer par l’installati­on de bornes au domicile même du salarié, qui peut s’avérer beaucoup moins coûteuse que sur site. Mais cela pose évidemment des questions importante­s de contrôle de l’utilisatio­n de la borne et de ressources humaines lorsqu’il quitte son poste. Une démarche qui implique là encore un changement radical des réflexes. En somme, l’établissem­ent d’une infrastruc­ture de recharge implique de construire une véritable stratégie d’entreprise, qui nécessite le plus souvent un accompagne­ment de la part d’experts.

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L’avantage comparatif de Tesla en matière de recharge reste très fort grâce à ses supercharg­eurs.
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Les hybrides rechargeab­les comme cette Citroën C5 X se multiplien­t.

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