L’HYBRIDE, OUTIL DE TRANSITION
Face aux nombreux problèmes posés par la recharge des voitures électriques, beaucoup d’entreprises préfèrent opter pour une solution de transition : l’hybride, de plus en plus présent dans l’offre des constructeurs.
Les chiffres du marché sont sans appel : sur les neuf premiers mois de 2021, l’hybride rechargeable a connu une hausse de ses ventes en entreprise de… 776,67 % par rapport à la même période de 2019*. Bien entendu il faut pondérer cette impression par la faiblesse de leurs ventes avant la crise sanitaire. Néanmoins, les hybrides simples forment une part de marché de 16,28 %, bien supérieure à celle de l’électrique. Les deux formes d’hybrides ne jouent pas le même rôle pour les entreprises. Accessible, l’hybride simple constitue en effet une alternative au diesel et permet de repousser l’échéance des interdictions de circulation dans les villes. Un avantage non négligeable qui justifie une offre de plus en plus conséquente. Renault vient ainsi de l’introduire sur son petit Captur, tandis que Toyota continue d’étoffer sa gamme avec le petite SUV Yaris Cross. Les modèles rechargeables, capables de rouler en 100 % électrique sur une distance située entre 35 et 60 km, sont les seuls qui répondent aux contraintes légales de renouvellement vert des flottes. Ils permettent surtout de préparer l’avenir. "Pour les entreprises qui ne sont pas encore équipées en écosystème de recharge, l’hybride rechargeable constitue une première étape pour accompagner les collaborateurs vers l’électrification", confirme Régis Masera, directeur du consulting France chez Arval. Grâce à leur moteur thermique, ces modèles ne risquent en effet pas la panne de courant comme les électriques. Equipés pour la plupart de moteurs essence, ils ne correspondent cependant pas à tous les usages comme le confirme Freddy Joblin, directeur de clientèle pour Fatec : "Lorsque je construis les catalogues de véhicules de mes clients, je n’opte pas pour du tout hybride sur des contrats dont la loi de roulage atteint 100 000 km ou 120 000 km. Plutôt que de proposer un catalogue global pour une catégorie, je me base sur l’usage de chaque collaborateur". Pour ceux qui réalisent des petits trajets quotidiennement et peuvent recharger à domicile, il apparaît comme une solution pertinente. Une équation qui ne change pas avec les dernières nouveautés. Pour les constructeurs, l’hybride rechargeable est désormais considéré clairement comme une alternative au diesel et même à l’essence. Le groupe PSA a ainsi abandonné la plupart de ses motorisations thermiques de forte puissance et les hauts de gamme de ses nouvelles Peugeot 308, DS4 ou Opel Astra ne sont plus proposés qu’en version électrifiée. BMW lance deux versions hybrides rechargeables sur son nouveau monospace Active Tourer tandis que les coréens Hyundai et Kia mettent en avant leurs nouveau SUV. Malgré ces nouveautés, ils considèrent bien l’hybride comme une solution transitoire. La plupart s’apprêtent à cesser de développer les moteurs thermiques qui participent à leur propulsion.
*selon les chiffres de l’Arval Mobility Observatory