Cuisine et Vins de France - Hors-Série

et DES des RAISINS oeuvres

Certaines grandes propriétés sont devenues des lieux d’exposition à ciel ouvert où l’art trouve un écrin de choix. PAR JEAN-LUC BARDE

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Maecenas, conseiller d’Auguste, héritier d’une noble famille étrusque au Ier siècle, fut le premier protecteur des belles-lettres ; vinrent plus tard le quattrocen­to et les Médicis, puis François Ier qui reçut, sur ses terres d’Amboise au Clos-Lucé, Léonard de Vinci au soir de sa vie. Aujourd’hui, c’est le pouvoir, l’industrie et celle du luxe spécialeme­nt qui mettent leur argent au service de la production artistique. Le monde du vin en est un éloquent bienfaiteu­r. Les châteaux Lacoste, Sainte Roseline, la Commanderi­e de Peyrassol en Provence ; les familles Merlaut à Chasse-Spleen, Cazes à Lynch-Bages et bien d’autres agissent de manière significat­ive pour soutenir les arts et promouvoir de jeunes artistes. À Bordeaux, Bernard Magrez déploie une louable énergie avec sa fondation à Labottière : « La collaborat­ion avec des artistes élargit et enrichit notre espace de vie et d’intelligen­ce du monde. » Si le lièvre, The Hare, de Barry Flanagan, est depuis longtemps devenu l’emblème du château Smith-Haut-Lafitte à Pessac-Léognan, le couple Cathiard offre aujourd’hui un parcours à la fois ludique, écologique et culturel. Florence et Daniel Cathiard ont souhaité faire de la forêt du parc classé du Thil en bordure du vignoble, un lieu d’expression privilégié pour de jeunes artistes contempora­ins (lire ci-contre). Nathalie Vranken aux côtés de son époux Paul-François, président de Vranken-Pommery Monopole, organise des exposition­s-création dans les crayères de Pommery à Reims au sein de la Villa Demoiselle : « Nos actions relèvent du partenaria­t citoyen, précise Nathalie Vranken. Sans passion pour la beauté tout cela n’existerait pas. L’art contempora­in, l’exposition

La Collection d’Henry Vasnier… j’ai le sentiment de participer à l’alignement des planètes. » Pourquoi une telle attirance ? Les esprits chagrins le réduisent à un calcul de défiscalis­ation. Pourtant si les investisse­urs s’engagent, il semble logique en retour que l’État soutienne leurs efforts d’aide à la création en leur consentant des avantages fiscaux suppléant l’action limitée des institutio­ns culturelle­s. Qui s’en plaindrait… autour d’un verre de côtes-de-bourg ?

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