Au château La Coste Lorsque l’art côtoie le vin

EN PROVENCE, ART, ARCHITECTURE, GASTRONOMIE, VIN ET ESPACE DE BIEN-ÊTRE RÉUNIS DANS UN MÊME ENDROIT OFFRENT AUX VISITEURS UNE EXPÉRIENCE UNIQUE À APPRÉCIER LE TEMPS D’UNE BALADE, D’UN DÉJEUNER OU D’UN SÉJOUR.

Féru d’art et de gastronomie, l’homme d’affaires irlandais Paddy McKillen acquiert en 2004 un domaine vinicole de 200 ha situé à mi-chemin, entre Aix-en-Provence et le parc national du Luberon avec l’idée de le reconvertir en centre d’art. Il fait alors appel à tout ce que le monde de l’art et de l’architecture compte de pointu. Le Japonais Tadao Ando dessine le bâtiment principal qui abrite accueil café, librairie ; Jean Nouvel conçoit les chais ; Frank Gehry, un pavillon de musique ; Jean-Michel Wilmotte, une galerie ; Renzo Piano, un pavillon de la photographie et, en 2011, le château s’ouvre au public.

Des oeuvres à ciel ouvert

Paddy, comme l’appellent ses employés, ne s’arrête pas en si bon chemin. Au contraire, il en imagine un à travers ses vignes et donne carte blanche aux artistes qui posent, chacun leur création in situ. C’est l’araignée en bronze de Louise Bourgeois, les pattes dans l’eau, qui attend les visiteurs à l’entrée du domaine. Plus loin, un mobile de Calder. À côté, Drop, la goutte miroitante de Tom Shannon renvoie les couleurs des arbres environnants ; un cube de pierres monumentales, comme une relique de château fort moderne imaginée par Sean Scully ; à découvrir dans les bois, une meute de renards en bronze doré de Michael Stipe ; une chapelle revisitée pat Tadao Ando ; une sépulture de Sophie Calle… En tout, plus de trente oeuvres sont disséminées au long d’un parcours quasi initiatique. Le promeneur, bien chaussé, parcourt ébahi ce sentier artistique durant deux bonnes heures, s’il veut prendre le temps de se laisser gagner par la magie des lieux.

Dans art de vivre, il y a art

Depuis 2016, l’hôtel Villa La Coste a été installé sur les coteaux dominant les vignes. Dans le lobby une tapisserie de Fernand Léger, des fauteuils de Pierre Yovanovitch et vingt-huit suites et un spa luxueux attendent leurs hôtes chanceux. Au programme : calme et soins attentionés du personnel dans des chambres blanches, au design épuré. Un potager a été créé par le célèbre paysagiste Louis Benech et cinq restaurants permettent de se sustenter. Francis Mallmann, roi argentin de la braise, grille avec son équipe et devant ses clients viandes, légumes et fromages. Au café, on se régale de salades fraîches et tartes maison. Au restaurant Tadao Ando, ce sont les plats provençaux et légumes du potager qui sont mis à l’honneur. À la Villa La Coste, deux salles de restaurant, un bar ou la galerie permettent de boire et de manger.

Une production vinicole de qualité

Devant tant d’excellence, il fallait des vins au niveau. Si on produit des vins sur la propriété depuis 200 ans avant Jésus-Christ, c’est Matthieu Cosse qui a donné l’impulsion de la montée en gamme jusqu’en 2017. Le chai a été inauguré en 2008. Jean Nouvel a voulu les deux édifices semisphériques qui le composent, réalisés en tôle ondulée d’acier comme un clin d’oeil moderne aux serres et hangars agricoles du sud de la France. Le visiteur peut y apercevoir le travail, de l’arrivée des raisins à la mise en carton. La production a été volontairement réduite pour gagner en qualité et le vignoble est entièrement reconverti depuis 2013 en biodynamie. On trouve ici trois couleurs et trois gammes par couleur, avec pour presque moitié des rosés, là où généralement ils sont proposés à 80 % dans la région. Dans l’ensemble, les flacons sont fins, complexes et équilibrés, signés bien sûr de l’empreinte du terroir.

S’il y a peu de chance pour que vous croisiez le milliardaire discret, vous verrez sans doute Mara, une de ses soeurs qui vit là à l’année, avenante et attentive à ce que l’harmonie et la perfection des lieux perdurent. Que vous ayez dépensé 15 euros pour la visite ou un peu plus pour vous restaurer ou vous initier aux secrets de la vinification, une visite au Château La Coste se savoure comme un instant de grâce, le chant des cigales en musique de fond.

Château La Coste, 2750 route de la Cride,

13610 Le-Puy -Sainte-Réparade. Tél. 04 42 61 92 92

Château La Coste est un domaine où les vignes, l’art et l’architecture s’expriment librement.

The crouching Spider (l’araignée accroupie) de Louise Bourgeois s’est posée sur l’un des bassins du centre d’art conçu par Tadao Ando.