FACILE À LIRE
Les bibliothèques proposent des documents « faciles à lire », regroupés parfois dans des espaces dédiés, sous une
signalétique du même nom. Elles obéissent en cela à des
préoccupations contemporaines, et restent fidèles à leur mission en rendant accessible l'information à ceux qui lisent avec difficulté, quel qu'en soit le motif : une langue maternelle autre que celle du texte, des troubles de la vision,
la dyslexie, ou pour toute autre raison…
Une démarche inclusive
Les bibliothécaires scandinaves et anglo-saxons ont formalisé depuis un certain nombre d'années la notion de Easy to Read (facile à lire) pour les livres. En Suède notamment, les adaptations des classiques de la littérature suédoise en version facile sont très fréquentes. Des bibliothèques sont allées plus loin et ont fait des préconisations formelles aux éditeurs pour que ceux-ci produisent des ouvrages « faciles à lire ». On retrouve les mêmes préconisations que celles que nous avons vues pour les documents d'information. Les bibliothécaires recommandent en outre de diviser en chapitres les ouvrages, de les illustrer et, si possible, de les accompagner de supports audios.
S'inspirant de ces réflexions, l'association de coopération Livre et lecture en Bretagne et l'association Bibliopass ont proposé une sélection d'une centaine d'ouvrages considérés comme faciles d'accès. Cette bibliographie a été coordonnée par Françoise Sarnowski. Elle propose un choix de livres variés. On y trouve des classiques de la littérature populaire, comme La Bicyclette bleue de Régine Deforges, des ouvrages proches du conte et accessibles à tout âge, tel Comment Wang-fô fut sauvé de Marguerite Yourcenar,des romans illustrés comme Angie M. de Rascal et Alfred. La sélection signale aussi de petites merveilles du livre d'images comme Ça y est, je vais naître ! de Katsumi Komagata, dans lequel les papiers délicatement découpés de l'artiste japonais suivent l'évolution d'un enfant à naître. Sens dessus dessous de Jéranium se présente comme un imagier d'un genre particulier. Ce livre-jeu est composé de cartes. Sur chacune, un mot et son illustration. Une rotation d'un demi-tour dévoile un autre mot et une autre image. L'utilisation d'ambigrammes, ces figures graphiques qui peuvent se lire selon différentes symétries, semble en contradiction avec les recommandations facilitant la lecture. Pourtant, le jeu l'emporte rapidement sur les difficultés typographiques, montrant finalement qu'il y a de multiples façons de lire.
Catherine Revest,
Bpi