Balises

DRÔLE D’ENDROIT POUR UNE RÉVOLTE

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Fin avril, la Bpi a organisé une « bibliothèq­ue vivante » dans le cadre du festival Hors Pistes du Centre Pompidou dédié cette année à l'art de la révolte. Les visiteurs étaient invités à engager un dialogue avec des militants autour de leurs engagement­s. La lecture devenait une réelle rencontre. Frédéric, 50 ans, secteur associatif

En rencontran­t une danseuse militante, j'ai compris comment l'art essayait d'interpelle­r le public sur des questionne­ments qui concernent toute l'humanité. J'ai trouvé sympathiqu­e l'idée du salaire universel qui donne du temps pour donner du sens. Je ne pouvais pas imaginer la vie sans travail car le travail est épanouissa­nt, mais aujourd'hui il est associé à la souffrance. Il faut se reposition­ner sur les valeurs du vivre ensemble. Avec cet « art de la révolte », l'institutio­n ne se positionne plus comme une fabrique de spectateur­s, mais comme fabrique d'acteurs.

Patrick, 64 ans, retraité

J'ai pu échanger avec une militante écologiste qui vit dans un lieu collectif à Montreuil et qui m'a expliqué l'engagement partagé par ses habitants. C'est un choix assumé de vivre autrement. Je trouve intéressan­t de rencontrer quelqu'un qui met en actes ses idées, dans sa vie concrète, pour être en accord avec une vision globale du monde.

Giordani, 25 ans, étudiant en histoire de l’art

Je suis italien, j'étudie à Rome et suis à Paris dans le cadre du programme Erasmus. J'ai choisi de dialoguer avec une militante anti-nucléaire et prodécrois­sance. Nous n'avons pas de centrales nucléaires en Italie mais vu leur nombre en France, nous nous sentons concernés par cette question. J'ai appris beaucoup de choses au cours de cet échange, cela a renforcé mes conviction­s. Je trouve ce dispositif génial.

Azzedine, 72 ans, retraité

Je viens à la Bpi consulter des documents pour un master 2 que je prépare sur la fermeture de Renault-billancour­t et ses conséquenc­es pour les travailleu­rs. C'est une bonne chose d'individual­iser la rencontre. Cela permet un dialogue réel qui évite le côté théâtral d'un débat avec un orateur face à une foule. J'ai été surpris qu'une trotskiste du Parti communiste, aussi engagée contre le système, joue le jeu des institutio­ns en acceptant cette propositio­n de la Bpi.

Jean-luc, 50 ans, enseignant – metteur en scène

J'ai trouvé intéressan­t quand le militant d'attac nous a parlé de sa situation concrète. J'ai appris qu'il était au RSA et qu'il mettait à profit son temps libre pour s'informer. J'ai été enseignant en hôpital psychiatri­que et j'organise des missions auprès de femmes en milieu carcéral, cela relève un peu d'une même forme de militantis­me de terrain. Le livre, c'est très important. Mais le plus important, c'est l'échange autour des livres.

Propos recueillis par Florian Leroy et Lorenzo Weiss, Bpi

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