Les pièges à frelons arrivent en ville

Après les pesticides, les frelons asiatiques : les temps sont durs pour les abeilles, dévastées par ce prédateur venu d’Orient qui dévore les butineuses sans vergogne. Dans le Morbihan, la menace apparaît progressivement : en 2012, quelques insectes sont repérés, en 2013, quelquesuns encore, en 2014, c’est la grande invasion. « Leur développement a été exponentiel, alors que nous avions pourtant posé de nombreux pièges à l’intérieur des ruchers », analyse Gilles Lanio, président de l’Union nationale de l’apiculture française. En 2015, les apiculteurs du département breton décident alors d’agir autrement, se basant sur leur fine observation de la biologie de l’animal : « À la sortie de l’hiver, les reines des frelons sont à la recherche de deux choses, des glucides et un abri à couvert. Ce sont donc les villes, avec leurs toitures et leurs fleurs en abondance, et non pas la campagne, qui les attirent particulièrement… » D’où leur décision de piéger le territoire des communes : en 2015, 24 612 reines ont ainsi été attrapées grâce à de banals pièges à guêpes, bouteilles au goulot coupé où dort un peu d’alcool mélangé à du sirop. Si ces pièges doivent être posés au printemps, l’opération peut être reconduite à l’automne, à l’écart des ruchers : « À proximité d’un essaim, ils attirent le prédateur, ce qui inquiète les reines, et peut stopper leur ponte », conclut Gilles Lanio. Un seul insecte pouvant engendrer jusqu’à 15 000 naissances, n’oubliez pas d’équiper votre balcon, les apiculteurs vous en seront reconnaissants !