4 cas particuliers
Une fois que vous aurez acquis les bases de la taille (pages précédentes), vous pourrez aborder ces cas un peu plus spéciaux. En voici quatre que vous rencontrerez assez fréquemment.
1 Plantes greffées : un éclaircissage en attendant les bourgeons
La greffe unit les racines d’une plante obtenue par semis (et donc costaude… mais pas forcément jolie), avec une partie aérienne « sélectionnée », qui est la variété souhaitée (et donc jolie… mais pas forcément costaude). Les deux parties vivent normalement en équilibre. Mais si on coupe la variété trop près du point de greffe, en ne laissant pas de bourgeons apparents, il est hautement probable que le portegreffe (les racines) en profite pour produire des pousses vigoureuses qui prendront le dessus sur la partie greffée. C’est ainsi que des érables panachés fortement taillés « redeviennent » verts ou que des hibiscus à fleurs blanches produisent tout à coup des fleurs mauves.
Pour éviter ce problème, contentez-vous d’éclaircir les plantes greffées, en attendant que la variété produise des bourgeons et des jeunes pousses au plus près possible de la greffe.
2 Arbustes architecturés : une taille de transparence
Les arbustes qui ont une forme bien déterminée, comme les viornes en plateau ( Viburnum plicatum), les weigélias nains au port en boule, les céanothes palissés contre un mur, se contrôlent plus facilement par une taille d’éclaircie (on dit aussi « de transparence »). Elle consiste à enlever juste quelques petites branches jusqu’à leur base, en respectant la silhouette de l’arbuste, afin de permettre à la lumière d’atteindre les branches anciennes, ce qui stimule la production de jeunes pousses. On peut alors dans un second temps (en fin d’été ou l’année suivante), enlever les parties les plus âgées pour favoriser les nouvelles pousses au développement amorcé. On renouvelle ainsi progressivement le branchage sans jamais détruire la forme de l’arbuste.
3 Les buissons qui peuvent devenir de petits arbres sur tronc
Parfois, on peut gagner pas mal de place au sol, simplement en dégageant les branches basses d’un buisson. Les branches principales ainsi débarrassées deviennent progressivement des troncs et donnent au sujet une silhouette plus légère et plus svelte. Il faut juste veiller à ne pas dégarnir plus d’un tiers de la hauteur, afin de garder de belles proportions.
Peuvent être traités ainsi : les buddléias, surtout B. alternifolia qui prend un port pleureur intéressant, les boules-de-neige et autres viburnums, les sureaux d’ornement, à feuille pourpre, panaché, les cornouillers mâles et les cornouillers à fleurs.
4 Rosiers taillés à la cisaille : c’est sérieux ?
Le Net offre des vidéos choc montrant des rosiers taillés à la cisaille ou au taille-haie, expliquant que c’est facile. C’est une tromperie sans nom, car une telle taille provoque la formation de bois mort et sensibilise les rosiers aux maladies. Cela fait certes gagner du temps, mais cela condamne les rosiers à terme. De plus, les tailles répétées provoquent de nombreuses ramifications qui finissent par « s’engorger » et la floraison des rosiers diminue très vite. Ne cédez pas à ces sirènes et prenez le temps de bien faire avec un sécateur et une bonne paire de gants.