Parenthèse exotique en Ardèche : un petit jardin de 300 m2 abrite une jungle luxuriante
Sur les 300 m2 de son jardin urbain à Privas, Anthony Bazin réussit le tour de force de concilier beauté et diversité exotiques et adaptation au climat local. Bienvenue dans le jardin de Bésignoles.
Quand on pousse la porte bleue qui donne sur le jardin, la chaleur du boulevard de Bésignoles s’estompe instantanément. Là, sous le couvert d’une véritable petite jungle, on est accueilli par une fraîcheur bienveillante et une luxuriance insoupçonnable depuis l’extérieur. Rencontre avec Anthony Bazin, responsable de cette oasis qui est à la fois totalement urbaine et complètement exotique.
Pourriez-vous nous décrire rapidement votre jardin ?
C’est un petit (300 m2) jardin privé, bâti autour de notre maison, mais de manière à en faire partie intégrante. Comme si chacun des petits espaces qui le composent était une pièce supplémentaire. La gageure, c’était de concevoir un endroit qui soit en harmonie avec son environnement, mais aussi très contrasté.
Comment avez-vous procédé ?
J’ai commencé par aménager l’espace de façon graphique, avec les calades et les pavages. C’était un peu rigide et j’ai voulu que le végétal vienne équilibrer tout ça. Dans cette approche, l’exotisme, avec son exubérance, s’est imposé assez naturellement. Après, ce qui m’intéressait, c’est que le jardin soit agréable toute l’année. Parce qu’il faut se rendre compte qu’en dehors du printemps où le rosier de Banks, la glycine ou la clématite armandii sont en fleurs, il y a peu de floraisons le reste du temps. J’ai donc choisi des persistantes résistantes dont certaines ont un aspect exotique sans l’être totalement…
Quels sont les végétaux qui traduisent cet exotisme et dont vous êtes le plus fier ?
C’est dur de choisir, mais je dirais mes agrumes rustiques. Notamment, le yuzu ( Citrus
« J’avais envie de plantes qui poussent vite, de feuillages exubérants. »
junos), qui tient jusqu’à -10 °C et donne 12 kg de fruits par an en moyenne ( gare à ses épines !), ou mon mandarinier Satsuma ( C. unshiu).
Depuis trois ans, vous menez une action collective de jardinage avec les voisins pour transformer votre rue en jardin. Le vôtre n’était plus assez grand ?
Il y a peut- être un peu de ça ! Plus sérieusement, depuis le début, j’utilise l’extérieur ( les talus, les rocailles) et dans une logique de partage, il m’a paru normal d’associer mes voisins. Je voulais aussi montrer qu’avec de la bonne volonté et une implication régulière (un samedi matin par mois), on peut changer l’urbanisme. Aujourd’hui, nous sommes associés à l’aménagement de la voie douce de la Payre qui relie la vallée du Rhône à Privas et qui emprunte la passerelle de l’ancienne voie ferrée, juste audessus du jardin.