Detente Jardin

Un jardin dans les oliviers

La Mouissone, avec ses 12 niveaux de restanques et ses 250 oliviers, domine la ville de Grasse. Quand une Anglaise passionnée rencontre un jardin méditerran­éen, le résultat est exceptionn­el.

- Texte et photos : Greenfortw­o Media

Grand ciel bleu sans nuage, températur­e plus que clémente : en cette journée de février, on ne pouvait pas faire moins britanniqu­e pour rendre visite à Maggie Lockett, lady anglaise amoureuse de botanique et propriétai­re des lieux !

Comment une authentiqu­e lady anglaise se retrouve-t-elle à diriger un jardin aussi méditerran­éen ?

J’ai toujours aimé les plantes, vous vous en doutez, mais ma connaissan­ce n’était basée que sur l’observatio­n, l’instinct. Nous avons acheté ici en 1998. En 2002, mes petits- enfants grandissan­t, je me suis retrouvée à avoir du temps pour moi et je me suis inscrite à un cours d’horticultu­re pratique à l’English Gardening School de Chelsea, à Londres. Entre reconnaiss­ance botanique, identifica­tion des familles de végétaux, exploratio­n de leurs origines, mes connaissan­ces ont été renforcées.

L’idée de les mettre en pratique vous trottait dans la tête ?

Pas du tout ! On nous demandait souvent pourquoi je suivais ces cours et je répondais que j’aimais – et j’aime toujours – apprendre. Quand un sujet me passionne, comme c’est le cas pour la botanique ( mais aussi pour la cuisine), j’ai envie d’aller au fond des choses pour les faire le mieux possible. Et j’ai compris que pour connaître les plantes, il faut les observer dans leur milieu d’origine, ce que j’ai la chance de faire car je voyage beaucoup. Cela me donne une bonne idée de ce que je peux et veux cultiver.

« Ma plus grande fierté ? Quand ma famille m’a dit que le jardin était plus beau qu’un simple jardin… de famille ! »

Et la Mouissone vous offre un « terrain de jeux » assez exceptionn­el pour cela.

C’est venu progressiv­ement. Mon premier jardinier était un destructeu­r ! Il faisait place nette, il coupait, il enlevait. C’était propre, mais vide. Son successeur avait le même genre d’approche. J’ai donc pris les choses en main avec l’aide, ô combien précieuse depuis une dizaine d’années, de Cyril Valhérie, qui gère le domaine et, depuis l’année dernière, de Sally McCarrick, ma jardinière en chef, qui a toutes les compétence­s techniques requises pour mettre en oeuvre mes envies. Les consignes sont simples : imaginer Chelsea !

Ces 3 hectares sont foisonnant­s. Comment conseillez-vous de les appréhende­r ?

D’abord, il faut savoir que ce jardin n’est pas un musée, et c’est pour ça que les végétaux ne sont pas étiquetés. Je n’ai pas de plantes favorites, ou plutôt, si : j’en ai plein et ça change tout le temps ! Donc, vous verrez beaucoup de diversité dans un jardin en constante évolution, que je veux juste amener à maturité. Sans extravagan­ce, car au final, à la Mouissone, ne restera que ce qui marche et qui résiste.

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