Pour ou contre

paysagiste à Mably, dans la Loire

Le gazon synthétique, un bon plan ?

Vous avez tous déjà vu ces tapis de gazon bien verts et qui créent une illusion quasi parfaite. Le gazon synthétique a nettement évolué depuis quelques années… et même les puristes du jardin naturel reconnaissent lui trouver quelques qualités. Alors, on l’adopte ou pas?

Pour certains, l’utilisation de gazon synthétique dans un jardin reste une ineptie tant pour son aspect artificiel que pour son empreinte carbone. Pour d’autres, c’est une solution idéale pour gagner du temps et avoir un effet esthétique sans trop d’entretien ou même pour aménager des surfaces difficiles d’accès. Le gazon synthétique divise et le mot est faible. Pourtant l’évolution des produits depuis quelques années mérite que l’on s’y intéresse de plus près.

En tant que paysagiste, je suis résolument contre. J’essaye de promouvoir tout ce qui est naturel et de mettre en valeur le végétal.

Le gazon synthétique est réalisé avec des matières plastiques et, lorsque les tapis utilisés sont changés ou se dégradent, ils sont de très gros vecteurs de pollution de la planète. Le bilan carbone d’un carré de gazon synthétique est assez dramatique et son recyclage quasi impossible dans la pratique. Le rôle du paysagiste est de privilégier et de défendre des solutions naturelles. Si nous ne le faisons pas, qui le fera ? J’essaye de travailler avec du vivant à chaque fois que cela est possible. Mon activité se situe principalement en milieu rural ou dans de petites villes. J’essaye d’expliquer à mes clients qu’il existe de nombreuses solutions. Mais c’est assez affligeant (et bluffant malgré tout) de voir que certains produits sont tellement ressemblants qu’ils imitent même les brins coupés par une lame mal affûtée, voire la présence de quelques mauvaises herbes… un comble ! Certes, en milieu urbain ou sur une terrasse, l’utilisation du gazon synthétique permet d’éviter le problème de la tonte, de l’évacuation des déchets, etc.

Mais je préfère de loin un vrai gazon que l’on voit pousser, à une moquette verte… Je reconnais que sur les balcons ou les terrasses, la fréquence de passage et la charge admissible des dalles ne permettent pas toujours de mettre de la terre et de réaliser un vrai gazon.